Laos-Thaïlande-Myanmar
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Ma route : Louang Prabang, Pak Beng, Houay Xai, frontière thaïlandaise, Chiang Khong, Thoeng, Chiang Rai, Mae Suai, Mae Kachan, Chiang Mai, frontière Myanmar, Mandalay, Meiktila, Thazi, Kalaw, Nyaungshwe, Kalaw, Meiktila, Mahlaing, Myingyan, Nyuang U, Kyaukpadang, Magway, Pyay, Thonze, Taikkyi, Bago, Hlegu, Yangon, du 19-10 au 25-11-2006.
Le Laos est pour ainsi dire terminé, du moins dans sa partie nord, je repars de Louang Prabang par bateau en empruntant le Mékong, ce qui va me conduire à Houay Xai et à la frontière avec la Thaïlande. C'est un périple que j'ai déjà mené il y a 4 ans, et quelque chose que j'apprécie, se retrouvant au calme, pouvant contempler à merveille la nature qui nous entoure. Cela nous prend 2 jours avec une arrivée à la nuit et une halte à Pak Beng. Le lendemain je poursuis avec d'autres voyageurs, peu nombreux que nous sommes, gagnant alors ma dernière étape avec Houay Xai. Le jour suivant, je n'ai plus qu'à traverser le Mékong pour passer en Thaïlande, mais auparavant je me retrouve en compagnie d'une bande de cyclistes thaïlandais, pour me faire filmer et photographier. Je reprends aussitôt mon vélo pour rouler vers Chiang Mai. La première différence, je dois me tenir sur la gauche de la chaussée, pour m'en aller sur des routes meilleures qu'au Laos. Le parcours devient tout de suite enchanteur avec une succession de superbes temples apparaissant les uns derrière les autres. Autre curiosité, c'est de trouver des portraits du roi en bordure de route, parfois accompagné de la reine. Ayant prévu ma nourriture, je m'arrête sous un arbre pour me ravitailler. C'est alors qu'une femme m'ayant repéré m'invite à prendre place à une table qu'elle a au-devant de chez elle. Aussitôt une jeune fille m'amène un verre d'eau, puis derrière c'est un plat de légumes que je vois arriver. Les Thaïlandais sont déjà en solidarité avec moi. Un peu plus loin, trouvant abri au moment d'une pluie d'orage, un gars m'invite à boire un café. Je finis à Thoeng pour la recherche d'un premier logement, mais les prix ne m'apparaissent pas bon marché. Une jeune fille qui me signale d'aller au temple me conduit dans un premier, puis un second, restant là en compagnie des moines, m'attribuant une salle de prière, passant la nuit sous la protection de Bouddha. En ressortant pour dîner je me retrouve à la table d'une famille, passant un moment agréable en sa compagnie, se chargeant de me faire goûter de nouvelles choses.
Ma deuxième étape est de rallier Chiang Rai, mais avant de partir je me rends compte qu'il est plus difficile de me nourrir qu'en Chine, les rations sont trop petites, et les gens ne prennent pas conscience que je roule à vélo. La route est facile mais avec de la circulation. Sur midi, le trajet que je me fixais est couvert, faisant halte pour mon déjeuner. Je me dis alors qu'il est trop tôt pour rester là, et puis j'ai envie de rouler. Malgré le chaud je repars donc par une 2x2 voies pour avancer à un rythme rapide. Je viens à laisser de côté Phayao pour aller vers Mae Suai. De petites bosses apparaissent, mais rien de méchant. J'en finis vers 17 heures cherchant à loger. Sur un aller-retour dans le bourg rien ne se présente, allant alors à la police. Un brigadier me reçoit et sans aucun souci m'autorise à rester là, m'octroyant une salle de réunion semble t-il. Je me dis que c'est à nouveau une belle affaire. Je ressors pour dîner et au retour je prépare mon couchage, matelas et moustiquaire pour une nuit en toute sécurité. Au matin c'est plusieurs policiers que j'ai autour de moi, curieux qu'ils sont de mon vélo, me faisant offrir le thé puis le café. Je peux alors me préparer à prendre la route, mais sans savoir jusqu'où elle va m'emmener aujourd'hui. Peu avant midi je suis à Mae Kachan, prenant information auprès d'un commerçant. Ce gars m'encourage à rester là et à poursuivre demain, me disant qu'après je ne trouverais pas arrêt pour la nuit avant une longue distance. Et derrière cela ce gars vient à me dire, « demain je m'en vais à Chaing Mai en voiture, je peux t'y conduire ». Ayant soucis avec ma mécanique, j'opte alors pour sa proposition. Rendez-vous dans la rue à 6 heures, la trouvant déjà toute active avec un marché démarré à la nuit vers les 1 heure. En début de matinée nous sommes à Chiang Mai, ce nouvel ami, Winai, me laissant chez un de ses amis qui tient un guest-house. Je n'ai plus qu'à m'installer là. A suivre je m'occupe du Myanmar, achetant un billet pour Mandalay et demandant mon visa. Il me reste à patienter 10 jours avant de m'y rendre. Ce temps je le passe à finir les dernières petites choses de mon nouveau site, Denis me disant un soir, « je peux te le lancer maintenant, on y va ? » lui répondant rapidement, « vas y ». Et en quelques secondes, il donnait accès à ce qui vous est permis de lire aujourd'hui.
Au 2 novembre je m'envole vers le Myanmar et Mandalay. C'est un vol rapide me faisant arriver loin de la ville. Je trouve à me lier à des Australiens pour prendre un taxi. Nous arrivons à la nuit tombante, il est tout juste 17 heures 30, dans une ville cahoteuse, débordante de monde, mais aussi de toutes sortes de véhicules. Le temps de rendre mon vélo roulant, et je me lance à la recherche d'un logement, trouvant en chemin Florian, un Allemand, et James, un Anglais. Première soirée en leur compagnie. Au lendemain, mes yeux peuvent se poser sur Mandalay, ville donnant une vision ancienne, par endroits insalubre, aux rues et aux trottoirs défoncés. Après avoir fini de préparer mon vélo pour la route, je m'immerge dans un marché, plein d'activité, aux couleurs foisonnantes, les odeurs n'épargnant pas le visiteur. Dans l'après midi je prends mon vélo pour aller faire le tour de l'ancien palais, ceinturé d'un mur incroyablement long, et arriver à la colline de Mandalay, mais y monter n'apporte rien.
Seconde découverte de la région en allant à Mingun. Pour cela je dois rejoindre l'embarcadère et l'Ayeyarwady. En son bord sont amarrés tout un tas de bateaux, à savoir lequel est le plus vieillot, des hommes chargeant à bord des bidons d'acier aussi en mauvais état, me demandant quel peut-être leur utilité. Il y a aussi des enfants jouant dans une eau boueuse, des femmes au bain ou faisant la lessive, et sur les berges des gens vivant dans un inconfort perpétuel. En 1 heure de navigation nous remontons le fleuve pour arriver sur cette cité ancienne, surtout marquée par une impressionnante pagode qui n'a jamais été finie, un monstre de roc. De retour à Mandalay, c'est une autre pagode que je vais voir, la Mahamuni, mais cette fois étincelante de beauté, parcourue par de nombreux pèlerins. A mon dernier jour à Mandalay je commence par un marché, extrêmement varié et animé, dans des conditions nullement aseptisées. Beaucoup de produits sont à même le sol, les gens traitant entre eux accroupis. L'agitation et le va-et-vient sont constants, avec cela les taxis vélo déambulant. De retour à l'hôtel je prends mon vélo pour une excursion vers Sagaing. En chemin je m'arrête au pont U Bein, une vieille construction en tek d'une longueur incroyable, pas vraiment passionnante malgré les touristes y venant. Je poursuis donc vers Sagaing par une route toute abîmée, y arrivant pour le déjeuner. Celui-ci fini, je trouve le chemin de la colline de Sagaing, et parvenir à un superbe panorama, de nombreux stupas, petits et grands pointent vers le ciel, dans une nature dense, en côté le fleuve s'écoulant lentement. En redescendant je prends la route du retour vers Mandalay, demain je prévois partir, je dois m'y préparer.
Le 6 novembre, c'est donc mon départ vers le sud et Yangon, ralliant d'abord Meiktila. La sortie de la ville est trépidante par une circulation agitée, cela jusqu'au 25ème kilomètre. Je dois avoir l'oeil partout et esquisser sur un tas de véhicules. La chose en se réduisant, je souffle, la route passant correcte et facile. Après 50 kilomètres je gagne Kyaukse, faisant ravitaillement de riz et de lentilles, le reste des plats étant dans l'huile. En repartant j'ai encore une longue route à parcourir. La température devient chaude, devant venir à me couvrir les bras pour ne pas brûler. Le parcours est ordinaire, fait de petites parcelles cultivées ou alors d'une végétation donnant l'aspect de zones semi-arides. Au 100 kilomètres, j'envisage d'aller jusqu'au 150 pour en finir à Meiktila. Cela restera une étape longue pour la première au Myanmar.
D'ici, ma route est d'aller vers l'est et le lac Inle. Je me lève pas tard pour m'attaquer à une étape dont j'ai peu d'informations. Peu avant Thazi la route se trouve inondée, me posant alors question pour la suite. A cette bourgade, je fais arrêt ne sachant pas ce que je peux trouver derrière. Le parcours devient pas facile avec une route passant mauvaise. Au 45ème kilomètre, on m'annonce le même chiffre, me voyant alors à mi-chemin avec Kalaw. Vient une petite ascension sur une portion défoncée, le trajet repassant roulant, mais pas pour très longtemps. Le temps va devenir menaçant avec l'orage que je distingue au loin, me laissant finalement poursuivre. A 90 kilomètres, je me dis que Kalaw ne doit pas être bien loin, les locaux m'annonçant le contraire. Je savais Kalaw en altitude, me retrouvant dans une ascension dont je ne sais pas jusqu'où elle va. Le temps s'assombrit et les nuages tombent. Pied à terre, un camion s'arrête à ma hauteur, me faisant signe d'embarquer et partant avec lui. A l'arrière que je suis, la montée n'en finit pas, mais surtout la pluie arrive, forte et froide qu'elle est, ne distinguant plus rien autour de moi. La brume et l'humidité ont envahi la nature. Je me dis que sans ce gars, je n'en serais pas venu à bout. Trempé que je suis, tremblements et crampes me saisissent, me demandant si ça va finir. En gagnant Kalaw le temps s'éclaircit, me faisant déposer dans le bourg. En me levant, le froid me fait tituber. Me reste plus qu'à me réfugier quelque part. Deux touristes s'arrêtent sur moi et m'emmènent avec eux, trouvant un Français, David, qui me laisse partager sa chambre. Il me faut une douche bien chaude pour arriver à récupérer. De la nuit la pluie n'a cessé, tombant drue sur le toit, me demandant quel allait être le temps au matin. En sortant, les nuages sont sur Kalaw, me préparant malgré tout à partir. David s'en va aussi, se donnant rendez-vous au lac Inle. Le parcours est vallonné, agrémenté de champs de colza. Après Heho, je descends dans la vallée, roulant sur une longue ligne droite allant vers Shwenyaung, trouvant ensuite la direction du lac Inle, mais aussi David, ayant subi un retard dû à un accrochage de son bus sur la route. Il me reste plus qu'à gagner Nyaungshwe, pour s'installer avec David au Queen Inn en bordure du canal qui fait liaison avec le lac. J'ai alors atteint un des lieux que je voulais voir au Myanmar. Je suis rendu sur un endroit touristique, mais vraiment agréable. A 2 reprises avec David je m'en vais sillonner ce fameux lac Inle. Nous sommes accompagnés une première fois par un couple de Suisse puis alors de Français. Ce lieu est fascinant, partant tôt pour en profiter pleinement, commençant par le lever du soleil. Nous découvrons les premières maisons flottantes, traversant des villages de pêcheurs. Nous mettons pied sur un marché, plus vraiment local en étant parcouru par de nombreux touristes. En passant sur un autre village, nous rencontrons des potiers et un menuisier faisant des roues de charrette. La suite c'est une fabrique d'alcool de riz, avant de faire arrêt dans une famille pour un déjeuner remarquable, des gens d'une grande gentillesse, au petit soin pour nous, ayant pour activité la fabrique de parapluies. Nous les laissons pour continuer notre découverte, avec des ateliers de tissage, puis alors pour voir les jardins flottants produisant des quantités incroyables de tomates, et cela sur les 12 mois. Nous rentrons ravis, les yeux plein de bonheur. On se dit alors avec David qu'une seconde sortie s'impose, repartant avec le même homme, avec cette fois un marché Shan et authentique, une distillerie, des ateliers travaillant l'argent, la fabrique des bateaux et de cigares, retrouvant la famille du jour passé. Retour à la nuit tombante pour des couleurs étincelantes sur ce lac où vit une population vraiment en harmonie avec l'eau. Malgré le plaisir d'être ici, je dois laisser le lac Inle et sa région pour faire retour par le même chemin jusqu'à Meiktila. Je retourne donc sur Kalaw, pour de là faire le chemin complet jusqu'à Meiktila par une route indigne, longue, prenant à des moments des impressions d'Afrique. De l'ouest je m'en vais donc vers l'est et Bagan, rejoignant d'abord Myingyan. De là c'est par une piste de sable que je poursuis sur 60 kilomètres, mais dans un milieu plaisant et agréable, côtoyant les locaux, ayant à des moments des vues sur l'Ayeyarwady, bien souvent seul sur ce trajet. Je finis par arriver à Nyuang U, qui est la bourgade la plus proche du site de Bagan. A mon premier soir, où je loge je rencontre Jeffrey, un gars à la double nationalité, américaine et mexicaine. Dès le lendemain je me lance à la découverte du vieux Bagan, croisant sur les routes des carrioles à chevaux promenant les touristes. Les premières pagodes apparaissent pour arriver sur une de taille, Htilominlo, pour un début de séries de photos. De retour sur la route, je prends mon déjeuner chez Toe Toe, une femme qui propose un buffet birman, pour être servi copieusement et remarquablement. Je lie connaissance et sympathise avec cette femme, lui expliquant ce que je fais, lui disant que je peux la porter sur mon site. En repartant, je ne sais trop pour quelle raison, elle refuse que je paie, m'offrant ce somptueux moment. Je continue ma découverte par Ananda, parmi les plus beaux édifices. Il m'est donné de rencontrer 2 petites filles, les soeurs, avec Khing Shwe War parlant déjà bien anglais malgré son jeune âge, et Ei Zin la plus petite. Elles cherchent à me vendre des cartes postales, mais me montrent aussi un Bouddha couché. Trop marrantes qu'elles sont, je les invite à boire un coca cola en ma compagnie, moment superbe et amusant. Je file ensuite vers Thatbyinuyu puis Shwegugyi pour avoir droit à un superbe panorama et mon premier coucher de soleil sur ce site incroyable. Retour par chez Toe Toe puis à la nuit, trouvant en soirée au guest-house des Français restant à m'écouter. A mon deuxième matin je retrouve Jeffey en terrasse pour le petit déjeuner. Une jeune fille birmane est prévue venir le retrouver, il m'invite à me joindre à eux pour à nouveau s'en aller vers le vieux Bagan à vélo. En passant dans sa famille, pourtant très pauvre, on se fait offrir le café accompagné de petits gâteaux. Elle nous conduit voir un monastère en tek, vieux de 300 ans, puis alors on va vers les pagodes Dhammayangyi et Sulamani, des édifices impressionnants, superbes, se demandant comment cela a pu être construit à main d'hommes. Pris par la faim, cette jeune fille nous ramène chez elle, sa mère ayant préparé le déjeuner. Celui-ci terminé, je pousse mes 2 amis à repartir, s'en allant voir Dhammayazika, peut-être le plus beau monument, prenant des teintes fabuleuses au soleil couchant, celles-ci allant du brun orangé au jaune or, un moment pour en prendre plein les yeux, le soleil allant alors trop vite à baisser et à disparaître. Cela nous amène à faire retour sur les chemins de sable à la nuit, la chose devenant folklorique. Je termine cette fabuleuse journée avec Jeffrey, ce gars quittant les lieux le lendemain. Pour moi ce sera la dernière à Bagan, allant voir la pagode Shwezigon, et me retrouver habiller d'un longyi, ce que les hommes portent à la place du pantalon. Repassant chez Toe Toe, je me fais à nouveau invité à déjeuner. Je poursuis cette journée par Mahabodhi, Gawdawpolin, Manuha, et terminant sur Shwesandaw. Dernier moment de plaisir à Bagan avec un ultime coucher de soleil, pouvant contempler toute la plaine de cet endroit et avoir l'oeil sur les principaux monuments. Moment encore une fois incroyable, partagé avec 3 Russes de Moscou. Avant de quitter Nyuang U je profite de m'évader dans le marché, avec principalement des légumes. Il y a échanges entre vendeurs et acheteurs, sous les yeux de nombreux touristes, me disant que les locaux ne sont plus chez eux. Je parviens à faire quelques clichés, puis je fais retour au guest-house, c'est alors le départ prenant la direction de Yangon.
La première étape, je ne la prévois pas longue, par une route peu fréquentée. A plusieurs fois les locaux m'arrêtent, trouvant à un endroit un pilon entraîné par un boeuf pour extraire de l'huile de cacahuète et de sésame. En milieu d'après midi je parviens à Kyaukpadang, me faisant guider par une femme pour trouver à loger, mais à chaque fois on me dit, « no permission », me conduisant alors à la police. Là on me demande de m'asseoir et de patienter, ne sachant pas vraiment si on prend cas de moi. On me dit que quelqu'un de l'immigration doit venir. Je réponds aux questions des personnes qui sont présentes, l'heure tournant et rien n'avançant. Après 2 heures de patience, la situation commence à m'agacer, mais continuant à garder mon calme, leur rappelant que j'ai juste besoin d'un endroit pour passer la nuit, qu'au lendemain matin je ne serais plus là. Un garçon qui semble vouloir m'aider me reconduit au premier guest-house, mais on ne veut toujours pas de moi, malgré plusieurs appels téléphoniques. On veut que je fasse retour à la police pour avoir une autorisation. Sur place on veut à nouveau me faire asseoir, mais cette fois je m'y refuse, leur disant que ça assez duré, que je veux juste ce papier. Encore une fois le temps coule et rien sinon la nuit qui est tombée, me demandant si solution il va y avoir, les gens disparaissant les uns après les autres. Ma colère monte, insistant alors pour voir un officier. Je tombe sur un borné, un têtu, atteint d'une bêtise énorme, épluchant mon passeport et y prenant de longues notes, et pour l'entendre me dire « éjecte, maintenant tu t'en vas dormir la bourgade suivante ». Je n'y crois pas, tout cela après 3 heures d'attente. J'ai envie de taper sur la table et de leur dire que maintenant ça suffit, mais les choses deviendraient pires pour moi. Je me dis alors que ces gens sont atteints d'une idiotie monstrueuse, l'intelligence ne les ayant jamais atteint, la colère en moi, me demandant où est rendue la solidarité qu'on m'offrait en Chine. Je ne prends plus garde à personne, devant batailler pour me faire conduire à Popa, où je suis prévu passer la nuit. Mais la chose semble impossible en les entendant me dire, « tu peux rester sur place », et pour me faire conduire pour la troisième fois au premier guest-house visité. Mais sur place la chose n'est pas encore réglée et finie, le policier faisant retour au poste, devant encore patienter et me contenir. Il fera 2 allers-retours, pour à la seconde fois revenir à 2, cette fois me disant, « suis-nous, on t'emmène à un hôtel, tu peux passer la nuit ici ». Sur place, on est encore pour profiter de moi avec un prix excessif, tout cela se terminant après 4 heures 30 d'une folie comme jamais vu. C'est tout simplement monstrueux, faire cauchemar n'est pas pire. Le lendemain matin, je ne demande rien et file vers Magway. La route n'est pas bonne et longue, traversant des régions arides telle une savane, peu peuplée, trouvant qu'une seule bourgade en chemin. Sur place, je trouve un homme qui me conseille de continuer en bus vers Pyay, car la route est indigne. Je suis son conseil, pour me rendre compte de la réalité. De là, Yangon se présente juste devant, mais sans savoir où je vais pouvoir faire étape, et puis je ne veux pas retomber dans la galère des jours passés. Levé très tôt, je m'en vais juste avant que le soleil apparaisse. La route est repassée correcte, plane, traversant des régions à riz, avançant la tête dans le guidon à 25 km/h. A 11 heures, mes 100 kilomètres sont couverts, ne m'arrêtant pas là, mais continuant. On m'avait parlé de Letpadan pour la nuit, mais disposant encore de temps, je roule avec confirmation qu'à la prochaine bourgade je pourrais rester sans souci. Mais pas si simple, le seul guest-house me refuse, mais également le monastère. C'est alors que je tombe sur l'immigration, pas plus intelligent que les autres, me demandant d'aller 50 kilomètres plus loin alors que je suis rendu à 165 kilomètres pour la journée, leur annonçant que dans une heure le soleil sera couché. Je vois alors aucun soutien, me demandant où vais-je passer la nuit, leur demandant si je dois dormir sur le bord de la chaussée. On finit par me conduire au poste de police, inquiet de ce qui va s'y passer. Je tombe sur des gens plus tolérants, cherchant cette fois une solution. Il faut quand même près de 3 heures avant qu'on me reconduit au guest-house m'ayant refusé, soit disant plein. Dîner pris, aussitôt je me mets au lit, prévoyant repartir tôt. Mais dans la nuit un vacarme à ma porte me réveille, 2 policiers sont à nouveaux là, voulant encore mon passeport. S'en est de trop, je m'y refuse, montant dans une furie terrible, ne cessant de les insulter, me moquant de ce qu'ils peuvent penser. Je suis ahuri, je n'y crois pas. De retour seul, si j'avais pu je me serais échappé dans la nuit, craignant un nouveau retour, mais je devais attendre 5 heures 30 que le jour soit sur le point de faire son apparition. De là je gagne Bago, faisant juste répit d'une journée, puis alors Yangon. Ma route au Myanmar est terminée, dans l'attente de mon vol pour retourner en Thaïlande. Ce pays ne sera pas le meilleur de mes souvenirs, la Chine me revenant en mémoire, l'ayant presque à regret.