Chine


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Ma route : Wuwei, Gulang, Tianzhu, Hekou, Yongjing, Linxia, Xiahe, Hezuozhen, Luqu, Langmusi, Tewo, Zhugqu, Wudu, Kanjxiang, Hanzhong, Foping, Xi'an, du 6-10 au 2-11-2005.


En poursuivant ma route depuis Wuwei, elle va m'emmener vers Lanzhou, ou tout proche, puis direction le Sichuan, et représente déjà un avancement assez lointain en Chine. Malgré que l'hiver se fait sentir, je continue à rouler pour ainsi dire tous les jours, parfois devant se vêtir jusqu'à se cacher le nez. Mais fort heureusement le soleil reste présent et rend le périple agréable. Le plaisir vient aussi de la nature par ses couleurs changeantes, passant sur les tons jaunes, orange, vert pâle, ocre, rougeâtres. Dans les champs, les gens s'activent à faire les dernières récoltes, ou à retourner la terre pour un nouvel ensemencement. Tous ces travaux se font manuellement, ou alors avec l'aide de chevaux ou de boeufs. Dans les cours de maisons, on est à la moisson du blé et du colza, là aussi sans mécanique, mais avec l'aide des éléments de la nature. Dès le matin, en allant prendre mon petit déjeuner constitué d'une soupe de nouilles, je continue à me mêler aux Chinois, me retrouvant seul parmi eux, attirant les regards sur moi, percevant parfois de l'oreille, "Fagoa pour Français". Dans ces maisons, on s'active à servir les gens, ceux-ci prenant d'abord commande et payant auprès du gérant, puis attendant au-devant de la cuisine d'être servi. Alors chacun prend place à une table, et c'est d'un humement que les nouilles se font avaler.
En menant mon chemin, je parviens parfois à entrer sur des autoroutes, pourtant interdites aux cyclistes, et à couvrir des trajets rapides, à des cadences de 30 kms/h. Et à d'autres moments, c'est dans les cailloux et la poussière que je me retrouve, quand ce n'est pas dans un bourbier, pour avoir le vélo colmaté de partout. La Chine mène de nombreux travaux routiers, amenant parfois à chercher ma route dû à toutes les déviations créées, ne trouvant pas d'intermédiaire entre le fini et le chantier. Mais derrière des difficultés, vient toujours du plaisant avec de longues descentes de bonheur, laissant mon 2 roues libre à lui-même.
La Chine relève du pas facile pour s'orienter et trouver sa direction, par l'écriture chinoise, et par le peu de panneaux de signalisation, devant souvent avoir recours à la population, me dirigeant pas toujours sur l'axe que je souhaite, pour se retrouver en pleine campagne, et cette fois voyant tout disparaître, pas un kilomètre d'indiqué, pas un panneau, et pas une borne pour connaître le numéro de route. Malgré cela, il faut quand même poursuivre son chemin.

Je suis à présent en route vers Xiahe, une place que je souhaite visiter. L'étape qui y mène est longue, mais la rencontre de 3 Chinois à vélo va l'agrémenter et la faciliter. A quatre que nous sommes, certains sont plus rapides que d'autres, surtout que mes nouveaux compagnons roulent à peu de bagages. Il se forme 2 équipes, une rapide et une plus lente, avec des pauses pour se retrouver ensemble. J'arrive à Xiahe avec un seul Chinois, les 2 autres ayant du mal à suivre, un finissant même en bus. C'est sous la pluie et le froid que nous arrivons à destination. Mais ce parcours fut superbe par la nature nous entourant, avec un été indien et pourtant bien en Chine. Ces gars se chargent de me trouver un logement, restant à la même place qu'eux, dans le confort et pour un petit prix, chacun appréciant de trouver le chaud et une bonne douche. Le dîner venu, ils me convient à leur table, pour m'offrir un vrai festin de plats chinois. A Xiahe, j'y passe quelques jours, pour découvrir le monastère de Labrang, la seconde place tibétaine après Lhassa. Un site remarquable, fascinant, d'une grande beauté. Le lieu est aussi reposant, et permet de côtoyer les ethnies de la région vêtues de costumes traditionnels. De là, je repars seul pour continuer ma route vers le sud. Ce sera pour une seule étape, puisque je vais faire la rencontre d'un jeune Américain, Booths et passer quelques jours avec lui. Ce garçon voyage depuis peu à vélo et s'en va vers le Yunnan. En étant avec lui, il m'apporte un plus, d'abord par sa sympathie, mais aussi par sa connaissance du chinois qu'il parle, qu'il lit, qu'il écrit. A l'écouter, j'ai l'impression qu'il est plus en avance que moi avec l'anglais. Je peux alors plus facilement passer un temps avec les Chinois, et approfondir ma découverte culinaire. Ensemble nous rejoignons Langmusi, situé en altitude à 3300 mètres, la route y menant passant plusieurs fois les 3600 mètres. Au premier passage, il fait seulement 4 degrés, sur une route nécessitant physique et endurance, mais fascinante par tout ce qui nous entoure. En traversant cette région habitée de Tibétains, je connais aussi une épouvantable frayeur en voyant 4 chiens apparaître derrière moi. Ils sont énormes, à la gueule gigantesque. Leur cadence se fait de plus en plus rapide, arrivant très vite sur moi, un mordant dans une sacoche et me stoppant sur la chaussée. Aussitôt je me retrouve entouré par ses monstres, ne laissant apparaître aucun signe de sympathie. Il faut l'apparition d'un jeune et qui lâche qu'un mot pour que repli se fasse. In extremis j'échappe aux crocs de ses féroces ! A Langmusi, il fait frais, même froid ayant 2 jours de neige, et se demandant si elle va nous laisser repartir. Cette place passée, je quitte la direction sud pour aller vers l'est. Je fais route avec Booths pour 4 jours par un parcours magnifique, pour arriver à Wudu. On continue à côtoyer les montagnes, les torrents, traversant de nombreux villages, surprenant les gens par notre passage, prenant un vrai plaisir à rouler. De là, nos routes se séparent, et je poursuis vers Pékin. Je continue à mener un parcours tonique, mais plein de bonheur. J'arrive à Xi'an sur une grosse ville, la capitale de la province, avec un ciel gris pesant dessus, la pureté de l'air n'est plus là, mais plutôt la pollution.