Récit modifié le 30/03/2014

Malaisie-Indonésie-Malaisie




Ma route : Nibong Tebal, Butterworth, Georgetown, le 10-03-2008, frontière Indonésie, Belawan, Medan, Batubelin, Berastagi, Lingga, Kabanjahe, Merek, Tongging, Merek, Parapat, Porsea, Balige, Tarutong, Sarula, Sipirok, Padangsidimpuan, Penyabungan, Kotanopan, Rao, Lubuk Sikaping, Bonjol, Bukittinggi, Payakumbuh, Bangkinang, Pekanbaru, Minas, Duri, Dumai, frontière Malaisie, Malacca, du 18-03 au 08-04-2008


Après quelques jours passés à Nibong Tebal chez le copain David, où j'ai pu préparer mon vélo et mes sacs, mais aussi reprendre à rouler, le 10 mars ma route redémarre vers Penang et Georgetown, pour y passer une semaine, découvrant une ville sympathique, curieuse par son mélange de populations, de cuisine, mais aussi de cultures et de religions par ses nombreux temples, divers les uns des autres. C'est aussi la rencontre d'un gars de Hollande avec Richard, pensant qu'il était Français en l'entendant parler un français identique au mien. Durant ce temps, je peux aussi faire 2 virées à vélo pour aller découvrir l'île. C'est aussi la préparation de ma future route, en établissant un visa pour l'Indonésie et Sumatra. Un départ prévu le 16 mars, mais dû à un retard d'horaire, je repousse la traversée de 2 jours. En faisant retour au guest-house, Jimmi le responsable m'annonce que l'on va fêter mon anniversaire ici. Et le 17 mars, alors que je suis à mon dernier jour à Georgetown, en compagnie de Richard, en sortant de notre dîner, Jimmi apparaît me disant qu'il me cherche, que mon gâteau d'anniversaire m'attend. Nous faisons donc retour au guest-house, où Jimmi avait convié la majorité des résidents pour partager ce moment, superbe souvenir de ce jour et de ces gens.
Cette fois, le 18 mars je dois quitter la Malaisie pour Sumatra, patientant sur le quai d'embarquement pour mon vélo. Le départ se faisant un peu plus tard que prévu, pour 6 heures de traversée du détroit de Malacca, fier que je suis de me retrouver sur ces eaux. Le temps se gâte légèrement, de gros nuages menacent par un ciel gris, cela ne perturbant pas les gros cargos et porte-containers de mener leur route commerciale.
L'arrivée à Sumatra se fait au port de Belawan après bientôt 7 heures de navigation, m'empressant de récupérer mon vélo alors qu'on veut que j'aille aux formalités. Je me présente ensuite à la file d'attente, entrant sur ce pays sans trop de difficultés, m'imposant quand même un contrôle de mes sacs aux rayons X. Sans attendre je quitte le port, cherchant la direction de Medan, mais aucune signalisation n'apparaît, de plus dans une cohue infernale de véhicules, un brouhaha, et une poussière soulevée par leurs roues ou pots d'échappement. Finalement, je me retrouve sur l'axe que je veux assez rapidement, mais devant avoir un oeil constant pour que rien ne m'arrive, la circulation ici est de folie, et les conducteurs inconscients. Je gagne Medan peu avant la nuit, avec une ville que je rejette tout de suite, attendant le lendemain pour pouvoir la quitter. Je prends alors la route de Berastagi, une petite ville d'altitude. Mais après 20 kilomètres seulement, une avarie survient sur mon vélo avec la chaîne qui se rompt. Je n'ai pas le choix, je dois réparer sur le bord de la chaussée. Reparti, cette fois la circulation est folle, c'est un cortège continue de voitures et de bus, pendant plus de 6 heures et sur 50 kilomètres, qui m'agace car ces gens ne prennent garde à moi à aucun moment, surtout que je dois parfois marcher et pousser mon vélo. Cela finit par me peser, en ayant marre de cette route, mais j'apprendrais plus tard qu'il y a 2 jours fériés pour les musulmans, et qu'ils s'en vont loin de Medan, et justement au même endroit que moi. Je gagne Berastagi épuisé, restant là un jour, le temps de revoir mon vélo. Ma route continue vers le petit village de Lingga, pour découvrir des maisons typiques de la région, faisant une première rencontre avec un Indonésien qui me dit être journaliste, qui me conduit à Kabanjahe pour mieux me connaître, où je passe un moment en sa compagnie et celle de ses amis, et prenant mon déjeuner avec lui dans un restaurant du plus local qu'il y a. Je le laisse et poursuis ma route vers Merek puis Tongging, allant voir en chemin la cascade de Sipiso Piso, se jetant de 120 mètres de haut, mais découvrant aussi de cet endroit le lac Toba, lieu où je me rends pour passer la nuit, descendant sur Tongging par une route en lacets, mais l'endroit est superbe, retrouvant le calme de la nature. Au matin, je profite du lieu et du lac, reprenant les lacets pour remonter là-haut, y marquant plusieurs pauses pour contempler ce site, alors ma route continue vers Parapat. C'est un itinéraire qui me fait traverser de petits bourgs ou encore la nature et des plantations de caféiers, y prenant ravitaillement comme à mes habitudes. Mais cette journée va s'avérer laborieuse et pénible, de mes estimations, la distance sur laquelle je me reposais est fausse, devant couvrir 30 kilomètres de plus que je le prévoyais. Avec cela la route redevient sinueuse et montante, n'en pouvant plus, à bout de force, me demandant quand cela va finir. C'est après bientôt 7 heures de vélo, en demandant de l'eau à une maison que le garçon m'annonce la fin de cette souffrance infernale, me disant que tout proche démarre une descente de 7 kilomètres pour arriver à Parapat. Sitôt gagné, je me dirige de suite dans un restaurant pour avaler 2 copieuses assiettes de riz frit, et trouver récupération. Ce soir là, je rencontre aussi un autre cycliste avec Mirco, un Français de près de 70 ans, passant un jour ensemble. Alors qu'il repart un jour avant moi, je reste sur place pour aller voir l'île de Samosir qui se trouve au milieu du lac Toba.
Le lendemain, c'est à mon tour de reprendre la route vers Tarutong, pour une première étape de plus de 100 kilomètres. C'est un réveil à 5 heures 10, répété pour ainsi dire chaque jour que je roule, pour un départ à 6 heures 30, par une route montante, mais tenant le rythme et la cadence, jusqu'à ce que cela devienne plus roulant. Rendu à Balige, je suis à l'autre extrémité du lac Toba, l'ayant remonté sur environ 120 kilomètres, un lac d'une taille démesurée. La seconde étape qui me mène vers Bukittinggi, est celle de Sipirok, la plus jolie, du moins dans sa première partie jusqu'à Sarula. La fin de parcours va passer difficile, physiquement et moralement, car les Indonésiens ne cessent de me crier dessus à mon passage, pour ensuite les entendre rire dans mon dos, ce qui finit par m'agacer et me déplaire, ils ne semblent avoir aucun respect pour ce que je fais, bien au contraire. Il me reste 3 étapes avant Bukittinggi, recevant toujours les mêmes assauts des gens, cette fois c'est décidé, Sumatra est dans sa fin, optant pour mettre un terme à tout cela. Le 31 mars, alors que je suis à ma dernière étape, après avoir quitté Lubuk Sikaping, je m'apprête à franchir la ligne d'équateur, nouveau moment pour moi, celui de passer de l'hémisphère nord vers le sud. Je sais que la distance qui m'en sépare est d'environ 15 kilomètres, mais sans savoir si à cet endroit on en marque l'existence. Je cherche alors information auprès des locaux, car je tiens à ce passage. Je finis par arriver sur la bourgade qui semble être le point de franchissement, ne trouvant rien l'indiquant, alors commençant à faire des photos de ce lieu. C'est en allant me ravitailler que l'on me prononce le mot "equator", me disant que je n'y suis pas encore. Et en repartant, en effet quelques kilomètres plus loin j'arrive sur une porte enjambant la route et indiquant bien ce que je cherche, cette fois je suis sur la ligne d'équateur, un pas de plus et je passe en hémisphère sud. Après 6 jours, 5 étapes et demi et 500 kilomètres couverts, je gagne Bukittinggi à bout, épuisé, retrouvant dès mon arrivée Mirco, pour rester ici 2 jours ensemble. Malgré cela, c'est une cité agréable, dans un cadre particulier avec les volcans qui l'entourent, dont le Merapi. Un repos pris, nous repartons ensemble, lui aussi quittant Sumatra, devant au premier jour faire une étape plus longue que ce que l'on voyait sur nos cartes, allant à la mener jusqu'à la tombée de la nuit, qui aura été longue et épuisante, trouvant pour la nuit qu'une simple halte de routiers, dormant dans un cabanon de bois, sur un matelas hissé sur des caisses de coca cola, et par un bruit constant de camions passant sur la route. Au second jour, nous sommes forcés de faire arrêt à Bangkinang, Mirco est épuisé et à bout de force, devant le conduire à l'hôpital pour qu'il récupère. Le jour suivant, c'est à mon tour d'être pris par des maux de ventre et d'intestins, cette fois passant la nuit dans un hôtel de luxe, du moins pour l'Indonésie, obtenant un prix à rabais pour ce que l'on fait. L'arrivée à Dumai va être pénible, avançant difficilement, cherchant forces en moi, mais ne trouvant rien, sinon en toute fin. Sumatra se termine, faisant retour en Malaisie et à Malacca le 8 avril, pour prendre du repos, et prévoir la suite de ma route, d'ici démarre un chemin complexe avec une multitude d'îles avant de toucher l'Australie.