Australie-Nouvelle Zélande
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Ma route : Devonport, Melbourne, le 18/01, Geelong, Lorne, Apollo Bay, Lavers Hill, Princetown, Port Campbell, Peterborough, Warrnambool, du 24 au 26/01/2010, Marshall, Barwon Heads, Ocean Grove, Point Lonsdale, Queenscliff, Sorrento, Mornington, Frankston, Melbourne, du 27 au 28/01/2010, Christchurch, Kaiapoi, Oxford, Waddington, Mount Hutt, Methven, Geraldine, Fairlie, Lake Tekapo, Mount Cook Village, Twizel, Omarama, Kurow, Duntroon, Danseys pass, Naseby, Ranfurly, Middlemarch, Mosgiel, Dunedin, du 10 au 23/02/2010.
Je quitte donc la Tasmanie après un superbe séjour, reprenant le ferry qui me ramène à Melbourne. En arrivant en soirée, je retrouve Jarrod, un garçon rencontré sur ma route, un soir sur un camping et qui m'avait invité à rester chez lui. Je me rends à son travail pour de là rentrer tous les 2 en vélo à son appartement. Je passe 2 jours chez lui, pour étudier et réfléchir à la suite de ma route. Mais cela finit par me lasser, décidant de reprendre mon vélo et d'aller vers la côte sud ouest de Melbourne appelée "la Great Ocean Road". Mais mon temps est à présent compté en Australie, décidant de quitter la ville en train et de rejoindre Lorne. A la gare on m'annonce que de Geelong à Lorne il n'y a pas de train mais le bus, demandant alors à la personne si mon vélo sera embarqué, et cette dernière me vendant un billet pour la destination finale. De Melbourne à Geelong, c'est un train spécial qui transporte gratuitement les vélos, faisant donc ce trajet sans soucis. Mais en gagnant cette gare, on me dit que le bus pour Lorne ne prend pas les vélos, contestant en disant qu'on m'a vendu un billet, de plus ayant réservé une chambre à Lorne. Mon temps étant à présent trop court pour faire la route à vélo, on me demande d'attendre l'arrivée du bus et de voir avec le chauffeur. Ce dernier fort sympathique et pourtant pas habitué à cela, m'autorise à charger mon vélo et à faire route avec lui. Je passe 3 jours à Lorne à poursuivre ma recherche entamée à Melbourne et mettre à jour mon site.
De là je démarre la route de la Great Ocean Road, rejoignant au premier jour Lavers Hill. Elle va en longeant l'océan, de plus dans le sens où je vais, je me trouve du bon côté. Jusqu'à Apollo Bay, le parcours est facile et superbe, découvrant une côte sauvage ou alors des plages. En sens inverse, je croise de nombreux cyclistes. Avant midi je suis à Apollo Bay, me disant que ça bien marché, y prenant repos et mon déjeuner. En repartant je suis décidé à rejoindre Lavers Hill, malgré un temps chaud. Le trajet jusqu'à Glenaire me fait passer dans les terres, traversant le parc national de Great Otway, redescendant ensuite sur la côte pour un somptueux panorama. Pour gagner Lavers Hill, c'est une longue montée, en finissant vers 17 heures, étant pour ainsi dire à mi-chemin avec Warrnombool.
Le jour suivant, c'est la découverte de la fameuse Great Ocean Road et du parc national de Port Campbell, tout d'abord en gagnant le site des 12 Apôtres, colonnes de pierre de différentes tailles et formes, faisant face à la falaise, les pieds dans l'eau, les vagues venant les frapper. Leur nombre n'est plus de 12, mais cela ne retire rien à la beauté du site. L'endroit est superbe, rendu encore plus beau par le grand ciel bleu présent et le soleil. Les gens sur place sont nombreux, ne cessant d'aller et venir. Les couleurs sont majestueuses, entre les bruns apparents de la plage, du clair au plus foncé rendu par l'absorption de l'eau, le blanc des vagues ou le bleu éclatant de l'océan. De là je poursuis jusqu'à Loch Ard Gorge. Là encore c'est fabuleux avec ces éléments détachés des falaises, cela juste par l'érosion, le travail de l'océan et le temps, allant entre 10 et 25 millions d'années, tout simplement incroyable. Restant et campant pour la nuit à Port Campbell, je passe ma soirée avec un couple de Suisse, voyageant pour quelques mois en voiture. Le lendemain matin je continue ma découverte de cette côte particulière, arrêtant à The Arch, London Bridge et The Grotto, 3 sites tout aussi remarquables que ceux d'hier. Mais le second est vraiment superbe avec un énorme massif rocheux séparé de la falaise du temps où cette région était sous les eaux, et donc uniquement par l'action de la mer, ce qui est tout à fait impressionnant. Passé Peterborough, je découvre les 2 derniers sites avec la Bay of Martyrs et Bay of Island, rencontrant 3 Américains et 2 Australiens qui me retiennent pour parler de mon aventure. De là il me reste 50 kms pour gagner Warrnombool, roulant d'un bon rythme pour ma dernière étape, me disant que l'aventure australienne est comme finie, heureux dans les prochains jours d'aller voir autre chose avec la Nouvelle Zélande.
De ce point j'entame mon retour à Melbourne, reprenant le train jusqu'à Geelong, roulant ensuite vers Point Lonsdale où je reste pour la nuit chez David et Linda, un couple rencontré dans ma traversée des Alpes australiennes. De chez eux, cette fois c'est ma dernière étape, gagnant Beaumaris, qui est la banlieue sud de Melbourne, stoppant chez un autre couple avec John et Fay, superbement reçu, rencontrant le frère de John et sa femme, ces gens admiratifs de ce que je fais, passant un superbe moment avec eux. John m'est d'une aide précieuse pour acquérir mon billet pour le Japon, ne me laissant pas repartir à vélo, me conduisant en voiture. De chez lui je dois me rendre à Donvale, cette fois côté est de Melbourne, allant retrouver George et Jenny qui m'attendent. Je passe 5 jours en leur compagnie, m'occupant de préparer mon départ pour la Nouvelle Zélande, devant mettre mon matériel propre avec plus particulièrement mon vélo et la tente. C'est ensuite la mise en caisse, ayant du mal à en trouver une assez grande, venant à la faire sur mesure. Au 3 février, c'est mon dernier jour avec ce couple, mais aussi avec l'Australie, en finissant dans la préparation de mon départ par le contrôle du poids de ma caisse et de mes sacs pour éviter tout souci à l'embarquement.
Après 5 mois j'en finis avec ce pays, ayant mené une longue route, ayant vécu tout différemment de l'Asie, gardant en souvenir de superbes rencontres, ayant découvert de belles régions, mais laissant un pays qui ne m'a pas donné envie de revenir, du moins à vélo, ne serait ce que par l'horrible nuisance des mouches et d'un certain oiseau. C'est aussi un pays avec un tas d'interdits, ce qui n'est pas toujours plaisant.
Le 4 février au matin, c'est avec émotion que je quitte d'abord Jenny, George me conduisant à un arrêt de bus, lequel m'emmène à l'aéroport. Puis rapidement, c'est George que je salue et remercie, espérant eux comme moi se revoir un prochain jour.
Auprès de Virgin Blue, la compagnie aérienne avec laquelle je voyage, mon enregistrement se passe bien, à la limite de payer de l'excès de poids, mais y échappant. C'est un vol de 3h30 pour rallier la Nouvelle Zélande, un nouveau pays est en approche, avec une arrivée magnifique en survolant des montagnes enneigées. C'est aussi mon 33ème pays. A l'aéroport de Christchurch, tout se passe bien, ne subissant pas la rigueur des contrôles annoncés quant à la propreté de mon matériel, rejoignant rapidement le hall d'arrivée et m'installant à remonter mon vélo. En fin d'après midi, j'entame mes premiers kilomètres sur ce pays en rejoignant la maison de Jeff, un cycliste contacté auparavant et qui m'attend. C'est un homme d'un certain âge, mais toujours actif, soit en voyageant à vélo ou alors par de la randonnée en montagne. C'est aussi quelqu'un de passionné par l'apiculture avec plusieurs ruches ou intervenant comme conférencier. Avec lui je passe plusieurs jours, me sentant bien en sa compagnie, cuisinant notre dîner pour le plus grand plaisir de Jeff. A Christchurch, je suis aussi en préparation de mon nouveau périple, m'équipant de vêtements supplémentaires, mais aussi décelant un problème avec mon vélo et la roue arrière, des débuts de fêlures apparaissant sur la jante. Au matin du 10 février, c'est le départ pour ma première étape, mais par un temps gris qui va passer pluvieux. En arrivant à Oxford, je suis humide, trouvant abri au devant de la librairie pour prendre mon déjeuner. Là un homme s'arrête sur mon vélo puis vient me voir, me demandant où je m'en vais puis où vais-je passer la nuit, m'invitant à me rendre chez lui. En après midi, après quelques kilomètres j'arrive chez Mike, un homme vivant seul et en pleine campagne. Se retrouver au chaud fait du bien, Mike commençant par me montrer la douche. Puis de retour au salon où une cheminée rend l'atmosphère douillette, il me sert un thé, dehors une pluie fine tombant. Assis à la table, il est curieux d'entendre mon histoire, lui aussi cycliste à des moments, pratiquant également le cayak, malgré un âge bien plus avancé que le mien. En soirée, il me convie à dîner avec lui, nous cuisinant une fricassée de légumes et grillant des saucisses, goûtant aussi à un vin du pays. Au matin le temps est redevenu calme et clair, pouvant poursuivre ma route vers Methven par un parcours facile et plat, contemplant sur ma droite des collines, trouvant des fermes et de gros troupeaux de vaches laitières. D'ailleurs, c'est dans l'une d'entre elles que je reste pour la nuit. Le lendemain matin, alors que je démarre juste mon étape, je suis rejoins par un autre cycliste en la personne de Gregor, un Allemand ici pour 4 semaines, qui est ahuri quand je lui dis que j'en suis à près de 4 ans. Cela n'empêche en rien que l'on prend la route ensemble, Gregor roulant sur un vélo couché. Je suis aussi depuis peu en contact avec Holm et Julia, le couple allemand avec qui j'étais en Tasmanie, guettant s'ils apparaissent de quelque part, ayant quitté Christchurch peu de temps après moi. Nous nous en allons vers Geraldine par un parcours agréable et facile, le plaisir de rouler présent, traversant une région d'élevage laitier, de moutons mais aussi de céréales pas encore coupées. En chemin, Gregor a une crevaison à l'avant dû à un défaut de son pneu à l'intérieur. Celui-ci rendu inutilisable, on parvient à le consolider pour 16 kms et gagner Geraldine. Mais sur place, il est contraint à acheter le seul pneu présent, espérant ainsi pouvoir poursuivre jusqu'à trouver un meilleur. Nous passons notre nuit ici, car du mauvais temps est annoncé. Le lendemain matin après hésitation, nous continuons vers Fairlie, le parcours étant grimpant et roulant devant. Mais peu avant cette bourgade, une voiture m'arrête, m'annonçant une mauvaise nouvelle, Gregor vient de chuter lourdement. Cette personne me conduit sur place, mais Gregor est déjà en route pour se faire soigner. Avec quelqu'un présent, on s'occupe de son vélo, retrouvant ensuite Gregor sur un centre de soins. Ses blessures sont multiples, entre ses avant-bras, ses mains, ses jambes, une épaule, Gregor se trouvant dans l'impossibilité de refaire du vélo dans les prochains jours. Mais en soirée, sa décision est rapidement prise, à savoir rentrer en Allemagne. Ce même soir, sans m'y attendre, je vois arriver Holm et Julia, heureux eux comme moi de se revoir. Le 14 février, je quitte donc Gregor et reprends la route avec mes anciens amis, roulant vers le Mont Cook. Le temps est frais et gris, passant notre premier point haut avec 709 mètres, puis derrière découvrant les montagnes, certaines portant de la neige. Nous passons le lac Tekapo, un lieu très visité pour ses eaux bleues. En poursuivant on évite l'axe principal en suivant un canal, avec un vent de face et au travers d'une région déserte, trouvant à camper au bord du lac Pukaki, bénéficiant d'un superbe coucher et lever de soleil. On doit alors contourner ce lac, puis le remontons sur 35 kms, avant de gagner le Mont Cook. Nous restons ici le temps d'une journée, se levant tôt avec Holm pour aller voir le lever de soleil sur ces montagnes. Bien que la température soit froide avec 4 degrés, nous quittons notre tente pour une marche de 30 minutes et rejoindre le point de vue Kea. Sur place, le moment est merveilleux et les couleurs incroyables, n'étant là que tous les 2, vivant un moment privilégié du matin. De retour c'est le petit déjeuner, retrouvant Julia restée au chaud dans son duvet, partant ensuite pour une marche remontant la vallée Hooker qui nous permet d'arriver au pied du Mont Cook, découvrant la plus haute montagne de Nouvelle Zélande, mais aussi un lac et un glacier. L'endroit est extrêmement plaisant, mais un tas de monde le parcourant. De là nous rejoignons Twizel, y restant une journée car de la pluie est annoncée, laquelle se fait bien présente en après midi et en soirée. Nous roulons à présent vers l'est, découvrant un grand nombre de lacs aux eaux couleur turquoise, faisant pour plusieurs comme continuité entre eux, juste séparés par un barrage. La région en compte 7 sur le fleuve Waitaki. Alors avant de gagner la côte, nous prenons une piste qui nous fait passer entre les montagnes Kakanui et Hawkdun, pour un parcours difficile et montant, avec le col de Danseys à 934 mètres, mais pour un grand plaisir, l'endroit étant superbe et sauvage, les montagnes pelées juste occupées par des moutons. En gagnant Ranfurly, on poursuit sur un autre sentier, cette fois plat, appelé l'Otago Central Rail Trail, qui est une ancienne voie ferrée, transformée en randonnée pour piétons, cyclistes ou cavaliers. Un parcours qui n'a pas un grand intérêt sinon de rouler hors circulation, traversant une région inhabitée, aride, trouvant juste une gorge pour plaisir de la journée. De plus le temps est très chaud et venteux, ayant hâte de gagner Middlemarch pour s'offrir une glace rafraîchissante. De là il nous reste une seule étape pour arriver à Dunedin, découvrant au matin une nature parsemée d'un tas de pierres plus ou moins grosses, voire de rochers. La région nous apparaît particulière, comme lunaire. Mais c'est aussi un parcours de longues et sévères montées, les comptant les unes derrière les autres, chacune étant trop pentue pour moi, alors marchant et poussant mon vélo, et voyant Holm et Julia debout sur leurs pédales, parvenant en haut sans même devoir mettre pied à terre, demandant à Holm "comment fais tu ?", et me répondant, "j'appuie juste sur mes pédales»", m'interrogeant où peut-il puiser cette force et énergie. Après 4 montées et une dépense d'énergie non négligeable, vient ensuite une longue descente vers Mosgiel, se retrouvant pratiquement au niveau de la mer. Il est temps alors de prendre le déjeuner, finissant par une grosse glace, c'est celle de Holm après Julia et la mienne les jours passés. En quittant ce lieu, nous attend la plus dure montée de la journée, devant grimper à 350 mètres avant de revenir au niveau zéro. Je démarre à la gravir derrière Holm, mais avec un fort vent et une pente sévère, je dois abdiquer et pousser. En chemin, je trouve mon ami Holm sur le bord de la chaussée, son pneu arrière s'étant ouvert. Une réparation provisoire lui permet de rallier Dunedin à quelques kilomètres.
Cette ville nous retient plusieurs jours, les fêlures sur la jante arrière de mon vélo se font plus nombreuses. Avec Holm on réfléchit à son remplacement, parvenant à une décision et à l'achat d'une neuve, cherchant toujours la fiabilité, espérant que ce sera cette fois.