Australie
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Ma route : Bega, Bemboka, Nimmitabel, Cooma, Berridale, Jindabyne, Thredbo, Khancoban, Corryong, Tallangatta, Kiewa, Yackandandah, Beechworth, Tarrawingee, Milawa, Glenrowan, Benalla, Maindample, Merton, Yea, Yarra Glen, Lilydale, Ringwood, Donvale, Melbourne, du 19 au 29/11/2009.
Après 2 jours à Bega, ma décision est prise, de poursuivre comme prévu vers les Alpes australiennes, Ron chez qui j'étais de reste m'ayant annoncé une partie dure. Lever à 5h30, je démarre à 6h45 avec un début montant puis roulant, gagnant Bemboka à 9h après 35 kms, pour une première pause avant d'affronter les montagnes Brune. D'ailleurs depuis un moment quand je parlais aux gens de Cooma, cela semblait les effrayer. Egalement à Bemboka un homme m'annonce une montée raide. Dès le départ elles sont annoncées, avec d'abord leur nom puis une montée de 10 kms. Au deuxième kilomètre ça devient trop dur devant démarrer à marcher et à pousser mon engin pour 8 kms, avec certaines portions vraiment pentues, les jambes vont souffrir et avoir mal. Cela me prend 2 heures pour parvenir en haut, trouvant une agréable place pour déjeuner. Cette montée m'offre peu à découvrir avec un temps gris et nuageux. La suite ne va pas être plus drôle avec un orage de poussière, rendant l'atmosphère encore plus brouillée, mais surtout un fort vent, horrible et pénible. Je gagne Nimmitabel à bout, épuisé, lasse de rouler dans ces conditions. Au lendemain mes jambes ont récupéré, partant pour 36 kms et gagner Cooma. Mais le temps est de nouveau brouillé et le soleil pâle me laissant craindre pour la météo. La route n'est que monts pelés avec quelques animaux dessus. Malgré tout le parcours va bien gagnant ce lieu à 8h30. A 10h je reprends la route, mais le vent va se lever pour être affreux avec un nouvel orage qui arrive, la galère est repartie. A mi-chemin avec Berridale j'arrête à une station fermée, cherchant à me faire emmener. Un homme s'arrête, mais allant uniquement à Berridale, partant quand même avec lui pour 17 kms, puis prenant mon déjeuner. Alors pensant que le temps va aller mieux, je me lance à rejoindre Jindabyne. Mais erreur de ma part, ce va être à nouveau l'horreur, souffrant et peinant 3h pour 28 kms, me faisant balayé par ce vent, une fois de plus mon ennemi, avançant les yeux sur mon compteur pour voir les kilomètres défiler à petite allure, attendant qu'une chose, gagner Jindabyne, poser mon vélo, me mettre à l'abri et prendre repos. Cette journée va m'épuiser au point de devoir rester un jour en repos sur place. Mais je vais rencontrer Ian, un gars de Canberra avec qui je vais me rendre à Thredbo en voiture, ce qui me permet de découvrir la route, aussi une des stations de ski pour l'Australie, ce lieu étant désert en cette saison, avec un temps maussade et la pluie. Le jour suivant je me lève tôt pour partir à 7h et rejoindre Thredbo. Le temps est de nouveau incertain, la pluie tendant à apparaître. Par précaution je suis venu à housser mes sacs. Vers 7h le ciel est clair et je m'en vais, mais le temps fait peur avec de gros nuages. Cela finit par devoir prendre le pancho, le retirant, le remettant. Passé l'entrée du parc Kosciuszko, la pluie arrive vraiment et avec un vent contraire. Mais une voiture me passant, elle s'arrête, Ross me demandant si je veux monter avec lui, pensant que je tenais à poursuivre à vélo. Nous devons charger rapidement mon vélo, gagnant Thredbo où il me laisse, pouvant lui dire merci car sans lui j'aurais fini comme une soupe. Sur place je rencontre 2 gars du sud de Melbourne avec qui je retrace ma route pour m'en aller au plus rapide vers cette ville. De là je gagne le point le plus haut de la route avec 1582 mètres, le temps redevenu clément et calme, la pluie ayant cessé. Mais la température n'est pas haute avec une dizaine de degrés, devant me couvrir d'un pantalon, de gants, d'un bonnet, d'une veste et d'un coupe-vent. Cette descente n'est pas excessivement longue et rapide, allant au travers d'une forêt, découvrant sur une prairie un nombre incroyable de kangourous comme jamais j'avais vu auparavant. Derrière, le parcours n'est pas si rapide, avec une longue ascension de 8 kms, suffisamment raide pour pousser, l'arrivée à Khancoban passant plus facile. Sur place je suis en recherche d'un endroit pour mettre ma tente, arrêtant voir le gérant d'une station service, lui faisant part de ma situation. Il m'invite alors à rentrer dans sa boutique me demandant de prendre une boisson de mon choix, puis de l'attendre à l'extérieur me disant qu'il allait voir ce qu'il peut faire pour moi. Après quelques minutes, il revient me voir me disant, "nous avons une chambre de libre et que je peux l'utiliser, 1 jour, 2 jours, une semaine si je le souhaite". Il demande alors à sa femme de mettre des draps dans le lit. Il m'annonce aussi devoir dîner avec eux. Durant que j'écris mon journal, il vient m'apporter une bière. Une fois de plus je reçois un accueil extraordinaire, plus que je pouvais en attendre. Alors Willem vient me chercher, il est en train de faire un barbecue avec de la saucisse d'Afrique du Sud, qui est son pays d'origine, du boeuf et du mouton. Il me prie aussi de prendre une autre bière. Jeanette sa femme a préparé tout un tas de salades pour accompagner la viande. Le dîner avec ce couple est superbe, me voyant transporté sur un autre continent avec l'Afrique qui est le sujet de notre discussion.
De Khancoban, ma route est de rejoindre Melbourne, allant au plus direct. Je quitte alors le New South Wales pour entrer au Victoria étant mon dernier état à traverser. Je roule de nouveau bien, ayant une longue montée au niveau de Shelley, la gravissant sur mon vélo, contrôlant l'effort et ma respiration, les jambes faisant face. De cette région je traverse une forêt jusqu'à gagner Koetong où je rencontre Brendan et Kathi, un couple chez qui je reste pour la nuit. Au moment où je me mets à préparer mon dîner, Brendan vient me voir me demandant ce que je fais, me disant alors de laisser de côté mon réchaud et de venir avec eux, étant convié à un barbecue, tenue de finir le dernier morceau. Kathi me cuit aussi une demi-douzaine d'oeufs pour emmener le lendemain. Les jours qui suivent, je reprends à rouler des étapes avoisinant les 100 kilomètres avec une à 110. Je veux gagner Melbourne et terminer ma traversée, lasse que je suis de devoir supporter ces fléaux de mouches, sans cesse devant secouer la tête pour m'en débarrasser, ce qui amène mon vélo à quitter sa trajectoire. Le parcours n'est pas exceptionnel, roulant au travers de vallons grillés, cherchant chaque soir où mettre ma tente, restant un soir dans une plantation de fraisiers chez un gars qui a vécu ce que je fais pour avoir rouler en 1985. A Glenrowan je suis stoppé par une météo qui passe venteuse avant que la pluie arrive, hébergé chez un couple de Grecs. Je connais aussi quelques déboires avec 2 de mes chambres à air, palliant à l'handicap par l'achat de neuves. Depuis Benalla, je peux prendre contact avec un couple de Melbourne, rencontré au début de mon parcours, invité que je suis à rester chez eux. Entre Yea et Yarra Glen, je traverse la région qui avait subi le terrible incendie en début d'année. L'étape qui me fait gagner Melbourne est aussi très humide, stoppant à 3 reprises en chemin pour me mettre à l'abri en seulement 40 kilomètres. En début d'après midi j'arrive chez George et Jenny, m'accueillant en me disant, "on t'attendait pour le thé". Ces gens me laissant prendre une douche, je me retrouve ensuite autour d'une table avec eux et leurs enfants pour l'anniversaire de George. Après 8 jours de route pour parvenir ici, je me retrouve tout d'un coup dans un contexte tout différent, pour manger de superbes choses, boire le thé, souffler et me dire que je viens de traverser l'Australie du nord au sud, me retrouvant entourer de gens merveilleux.
A présent je me prépare à me rendre en Tasmanie pour quelques semaines, après quoi viendra la Nouvelle Zélande.