Australie
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Ma route : Anna Bay, Salt Ash, Hexha, Kuri Kuri, Cessnock, Quorrobolong, Millfield, Wollombi, Mangrove Mountain, Spencer, Wisemans, Lower Portland, Kurrajong, Bilpin, Bell, Mount Victoria, Blackheath, Katoomba, du 27/10 au 02/11, Katoomba, Wentworth Falls, Blacktown, Parramatta, Brighton-Le-Sands, Caringbah, les 5 et 7/11, Caringbah, Sutherland, Waterfall, Stanwell Park, Thirroul, Wollongong, le 10/11, Wollongong, Port Kembla, Kiama, Gerringong, Nowra, Ulladulla, Batemans Bay, Batehaven, Broulee, Moruya, Narooma, Cobargo, Bega, du 12/11 au 16/11/2009.
Mon arrêt à Anna Bay se prolonge d'un jour pour mauvais temps avec fort vent et pluie, ayant de plus été épargné de camper, les gens chez qui je suis me proposant une chambre. En reprenant la route, le temps reste maussade, partant en houssant mes sacs, ayant aussi acheté un poncho. Rapidement j'adopte une bonne allure avec de robustes jambes. Après 35 kilomètres je dois passer 2 gros axes avec la Pacific highway et la England highway, les empruntant pour une courte distance, mais bien assez. La seconde est l'axe de Sydney, autant dire que je me sens tout petit perdu dans un trafic de folie, ne pouvant reporter le bruit dans ce récit.
Je mène une rapide étape en ayant couvert 80 kilomètres en matinée. De Cessnock je poursuis jusqu'à Quorrobolong où m'attendent Ken et Jane, un couple rencontré au Cambodge. En restant là le temps d'une journée, je peux aller rouler au travers des vignes de la Hunter vallée, petite par sa surface, mais réputée pour son vin. Avec ces amis je passe un superbe moment, pour parler bien sûr voyage, partager leur table pour de somptueux dîner ou encore juste s'asseoir pour boire un thé.
De chez eux, ma destination est les Blues Mountains, étudiant avec Ken quelle route emprunter. Celle qui va me mener vers Wollombi va être le départ d'un superbe parcours, m'en allant par une route secondaire, peu fréquentée, passant de petites localités, allant au creux de collines, les vaches sur les herbages, et baignant dans le calme, un vrai bonheur. Puis en poursuivant vers Bucketty, je ne trouve rien, aucune habitation, aucune bourgade, sinon 2 pompiers à une caserne, mais suffisant pour me ravitailler en eau.
Le jour suivant, sera un parcours somptueux en allant vers Wisemans puis Lower Portland. A 7h30, je suis en chemin pour une belle journée qui s'annonce, immergé dans une totale nature. Peu après mon départ, je connais ma première crevaison en Australie. En repartant la fascination l'emporte sur les kilomètres en étant souvent arrêté pour de la photo. Je rejoins aussi le fleuve Hawkesbury que je vais suivre le reste de ma journée. Je gagne Spencer, une tranquille localité pour une pause. En chemin je découvre de superbes maisons, avec un grand nombre en vente. Je suis alors à Wisemans pour une traversée en ferry. Là encore peu de chose, mais un calme assuré. Mon parcours est alors de rejoindre la route des Blues Mountains mais sans passer par Windsor. Pour cela je continue de rouler le long de la Hawkesbury, pour un parcours incroyable et fantastique, d'une totale beauté, venant à suivre ou à surplomber ce fleuve pour de superbes panoramas, rempli de bonheur et de fascination. Cela m'amène à Lower Portland pour une seconde traversée en ferry assurée par une femme, seul que je suis à passer, voulant alors aller vers Kurrajong. Cette personne avec qui je reste un moment à parler, me remet une carte et me montre l'itinéraire à suivre. Mais en retrouvant de nouveau le fleuve, je me rends compte que je suis dans une mauvaise direction. Il est trop tard pour revenir, je dois trouver à passer la nuit. En voyant un gars tondre sa pelouse, je vais vers lui, de suite arrêtant tout pour m'écouter, fasciné par mon aventure. Puis il me conduit chez lui me servant un grand jus d'orange, me disant que ce soir je dîne avec eux et qu'il me prépare un lit. De nouveau la soirée est superbe, veillant tard avec ce gars. Le lendemain, c'est le départ pour les Blues Mountains, cela en gagnant Kurrajong. Je rencontre alors un cycliste qui me demande où je vais. Lui annonçant mon itinéraire, il m'alerte de la difficulté du parcours, me disant que sa femme vient le chercher pour monter 8 kms plus haut, me proposant de prendre mes sacs dans la voiture. Puis sa femme arrivée, je reçois d'elle une invitation à déjeuner. Steven me dit alors, "on met tes sacs dans la voiture et je monte avec toi, puis on déjeune ensemble". L'affaire était lancée, pour une sévère ascension avec des portions à 15 %, pour tremper le maillot et sentir les jambes, mais heureux d'avoir gravit Kurrajong Heights. De là-haut le panorama est superbe tout comme le déjeuner en compagnie de Steven et Catherine. Mais le jour d'après, les jambes sont toujours lourdes, de plus que le parcours continue d'être raide en poursuivant vers Bell et Mount Victoria. Peu de portions planes, ce sont de longues descentes et rapides pour repartir aussitôt à monter, me retrouvant totalement à zéro, devant souvent mettre pied à terre et pousser mon engin. Les kilomètres ne défilent pas vite, mais pour un parcours pittoresque. Le seul regret est ce trafic, heureusement avec de nombreuses motos, les entendant venir, à cela le superbe temps et qu'on soit dimanche. Certains motards ont même respect de moi en me saluant, ce qui n'est pas le cas des automobilistes n'aimant pas les cyclistes sur les routes me dit-on. De cette route je passe plusieurs monts, allant guère au-delà des 1000 mètres. Je fais aussi arrêt à des points panoramiques, pour au premier découvrir en contrebas une vallée boisée, encaissée, entourée de hautes falaises rocheuses, l'endroit étant impressionnant. Le tour des Blues Mountains me conduit ensuite à passer Mount Victoria, puis Blackheath, découvrant à chaque fois des vues différentes mais toujours aussi incroyables. Arrêtant à Govetts Leaps, la vue est remarquable avec de hautes parois rocheuses, d'une chutant une cascade. En bas c'est une immense forêt, comme formant une cuvette. Je passe aussi à Evans où a lieu un mariage. L'endroit est aussi gigantesque avec la présence d'un canyon, passant un moment là. A Mount Victoria, alors que je cherche à passer la nuit, je me fais inviter par une famille, pour avoir droit à un lit et un copieux dîner en compagnie de Antony. Je n'ai plus qu'à rejoindre Katoomba, trouvant un lodge bien agréable, son propriétaire népalais superbe avec moi. C'est sans doute le lieu le plus visité avec les Three Sisters (3 colonnes rocheuses), mais également un magnifique panorama, allant à découvrir ces environs à pied, prenant arrêt à plusieurs reprises, observant, écoutant, m'imprégnant de cette nature si particulière.
Je laisse Katoomba, pour descendre vers Blacktown où m'attend un ami de Ken, revoyant ce dernier à mon arrivée chez Tim qui va m'être d'une aide précieuse pour proroger mon visa, mais à quel prix, devant verser 210 euros, et subir une radio des poumons pour vérifier mon état de santé, voyant cela comme un business lucratif. Avec Tim je passe aussi une délicieuse soirée, en lui faisant goûter un muscadet de Vallet, et en faisant un festin de fromages, ne cessant de parler voyage à vélo. Pour contourner Sydney et ses axes démesurés, allant vers Caringbah, Tim va m'accompagner à vélo par des circuits de promenade, en chemin me faisant goûter le fish and chips australien, à savoir un filet de poisson et des frites. Là je n'ai plus qu'à traverser la rivière Georges qui se jette dans Botany Bay et je gagne Caringbah de l'autre côté. De nouveau je suis attendu par un gars rencontré dans mon périple du Queensland, s'agissant de Graeme, cycliste à ses loisirs qui aspire à un long périple. De chez lui, je peux poser mon vélo pour emprunter le train et aller visiter pendant 2 jours Sydney. Mais au premier le temps est maussade, voire pluvieux, ne profitant pas de la ville. De retour chez Greame, je suis gratifié d'un barbecue en compagnie de 3 de ses gars, le quatrième parti en Thaïlande avec sa mère. Curieux effet alors de me retrouver dans une famille de 4 garçons, ce qui est identique à la mienne. Au second jour à Sydney, le temps est superbe, prenant au matin un ferry pour traverser le port et rejoindre Manly, un lieu fort agréable avec une longue plage. De retour à Sydney, je me dirige vers le fameux Sydney Harbour Bridge, le pont qui enjambe Port Jackson. C'est un ouvrage énorme, colossal, datant de 1932, pouvant le traverser à pied et bénéficier d'une vue exceptionnelle sur la ville et son port. Ma découverte de Sydney s'arrête là, je poursuis alors ma route vers Wollongong par une route sublime, d'abord en traversant le Royal National Park, puis en suivant la côte, celle-ci étant de toute beauté de Stanwell Park à Thirroul, les panoramas se succédant, et les eaux de l'océan variant du bleu au vert. A Wollongong, je suis attendu par Richard et Rose, des gens rencontré peu après Darwin. Restant une journée avec eux, ensemble on monte au mont Keira, découvrant au loin la côte et la ville. Pour tous ces gens que je revois une seconde fois, c'est très agréable et un vrai plaisir de les retrouver, étant superbement reçu, et passant de merveilleux moments. Mais la route m'appelle à continuer, et Melbourne se rapproche, m'en allant vers Batemans Bay et longeant la côte. Après tous ces accueils, je dois reprendre le camping. Alors en gagnant Nowra, je vais à l'office de tourisme pour trouver une place, y ressortant avec peu d'informations, sinon l'orage qui apparaît et la pluie. En ne sachant que faire, je vois une femme venir vers moi, qui me demande si je cherche à passer la nuit. Lui répondant oui, elle me dit avoir une chambre de libre chez elle, et que je suis le bienvenu, me pointant sur ma carte où me rendre. Son invitation est forcément incroyable pour moi, étant merveilleusement reçu par Sally et son mari Stuart, me faisant même l'aider dans la préparation du dîner. Ma continuité va passer désastreuse, pour durant 2 jours et demi ne trouver aucune force dans mes jambes, mettant pied à terre pour un rien, peinant alors tant physiquement que moralement, ne comprenant pas ce qui m'arrive, ayant été si fort les jours passés. Le parcours ne reste pas facile, avec de longues montées suivies de rapides descentes, et ainsi de suite. Sans trouver explication à cela, au troisième jour je me sens aller un peu mieux, retrouvant entrain à rouler. Mais à nouveau le mauvais temps est là, la pluie faisant son apparition, et rien en vue pour passer la nuit, cherchant à mettre ma tente quelque part. Lasse de chercher, je vais frapper à la porte d'une maison, reçu par une femme à qui j'expose mon souci. Sortant avec moi, je lui pointe du doigt un atelier, lui demandant si je peux rester là. Soucieuse, elle me demande si je le veux vraiment, lui disant que c'est juste pour une nuit. Et voilà comment je dors au pied d'un établi. Mais en soirée ces gens ne vont pas me laisser seul, fêtant un anniversaire, on vient me chercher pour que je me joigne à eux en me disant que la nourriture ne manque pas. De ce point, je rejoins Bega pour prendre repos avant de poursuivre, espérant que cela me fera du bien, surtout que je prévois m'en aller vers les Alpes australiennes avant de rejoindre Melbourne.