Malaisie-Brunei-Malaisie-Singapour-Indonésie


Imprimer - English translation

Ma route : Miri, frontière Brunei, Kuala Belai, Tutong, Bandar Seri Begawan, Muara, ferry Malaisie, Lawas, Merapok, Sipitang, Beaufort, Papar, Kota Kinabalu, du 05 au 09-05-2008, vol Johor Bahru, Singapour, vol Yogyakarta (Java), du 13 au 18-05-2008, Cebongan, Ngluwar, Borobudur, Blondo, Blabak, Selo, Boyolali, Surakarta, Karanganyar, Tawangmangu, Magetan, Madiun, Nganjuk, Jombang, Mojosari, Gempol, Pasuruan, Tongas, Cemoro Lawang (Bromo), Tongas, Probolinggo, Paiton, Besuki, Situbondo, Asembagus, Ketapang, ferry Bali, Gilimanuk, Negara, Pulukan, Tabanan, Denpasar, du 20 au 31-05-2008.


En quittant Miri, je prends la route du Brunei, et continuant vers l'est de Bornéo. Rapidement j'adopte un rythme rapide, prévoyant aller assez loin, laissant derrière moi un pays qui ne m'aura pas fasciné, ayant un peu le regret d'y être venu, mais c'est ainsi. A 8 heures 30 je suis au poste de sortie, ayant à suivre celui du Brunei. En voyant une borne kilométrique, je me dis que BSB (Bandar Seri Begawan) pourrait bien être atteint ce soir. De la route, rien de changé avec le Sarawak, juste rouler et par une forte chaleur. Je suis à près de 70 kms quand j'atteins Seria, prenant un ravitaillement bien mérité. Je repars en plein midi, cette fois le soleil cogne, mais un léger courant d'air vient sur moi. En faisant une halte sur le bord de la chaussée, je viens à dormir 10 minutes. En touchant les 100 kms, c'est décidé, j'irais au bout, à BSB. L'étape suivante, c'est Tutong, en recherche que je suis d'une boisson ou au pire d'eau. De toute façon il m'en faut pour finir. Mais voilà, depuis Seria tout est désert, pas une boutique apparaissant, rentrant alors dans un hôpital où on n'a rien d'autre à me remettre que de l'eau bouillante. Malgré cela je repars, cette étape je veux la finir, le parcours devenant accidenté. Pourtant je ne lâche pas, tenant encore des 30 kms/h. Mais BSB finit par se faire attendre, la gagnant par de gros axes et une circulation dense. J'y reste le temps de 2 jours, découvrant une ville propre et moderne, qui malgré tout est agréable. En la quittant, je fais route vers le Sabah et l'est de Bornéo, m'arrêtant au soir suivant à Sipitang et passant la nuit dans une dépendance de l'église Saint Yohanes Pembaptis. Il me faudra un jour de plus pour en finir avec Bornéo et gagner Kota Kinabalu, devant rester ici 3 jours en attente de mon avion retour vers la péninsule. Sans les attendre, je peux aussi retrouver Nicolas et Stéphanie, de leur côté faisant retour sur Kuala Lumpur.
Le 13 mai j'ai donc mon vol pour Johor Bahru, et le lendemain passer vers Singapour. Au poste frontière, c'est une folie terrible tant il y a de véhicules à passer, je suis noyé au milieu de motos. La surveillance est aussi sévère, un gardien venant vers moi alors que je viens de faire une photo et me demandant de la supprimer.
De l'autre côté du poste je prends la route vers Singapour ville, me retrouvant sur un axe important, la circulation incessante, et de plus la pluie faisant son apparition, trouvant abri sous les chaussées passant en hauteur. Après 2 haltes nécessaires, je fais mon entrée en ville, mais devant de nouveau trouver refuge sous le porche d'un immeuble pour cette fois voir un gros orage éclater.
Singapour ne va rien m'offrir de spécial, sinon une ville faite de nombreux immeubles, de larges boulevards, d'une circulation non-stop, et d'un commerce présent partout, me posant des questions sur le besoin de toute cette consommation, trouvant cela irraisonné, de folie, ahurissant. J'y suis donc peu de temps, aussi que la réservation d'un avion m'oblige à repartir. Ce vol me fait faire un saut et un changement en allant vers Java, pour aussi un dernier périple en Asie avec cette partie de l'Indonésie. Mais je dois transiter par Kuala Lumpur, passant une nuit en attente à l'écart de l'aéroport, prié que j'ai été de m'en écarter en demandant pour monter ma tente. Alors je m'installe sous un arbre, gonflant mon matelas et tendant ma moustiquaire. Mais l'arbre sous lequel je suis est habité d'oiseaux qui ne cessent leur cris, bénéficiant d'un sommeil bien médiocre. A 7 heures, je dois tout plier et me réfugier dans un restaurant de l'aéroport, le temps s'assombrit et l'orage arrive. Il me reste à patienter jusqu'à midi pour un second embarquement. Mais cette fois, les gens ne sont pas si conciliant qu'à Singapour, on me fait payer un surplus de poids avec mes sacs. Dans l'ensemble je m'en sors bien avec 30 euros de supplément à mon ticket, et mon vélo n'ayant pas subi de dégâts.

Je gagne donc l'Indonésie, voulant découvrir ses volcans, arrivant à Java pour une dernière boucle en Asie. Mon arrivée se fait à Yogyakarta, y restant qu'un seul jour et filant vers Borobudur. C'est un site qui a sa réputation ici, m'y rendant au travers de la campagne, trouvant ce périple bien sympathique. Mais en allant voir ce site le 20 mai, c'est le jour de la fête de Waicak, moment important pour les bouddhistes qui commémorent la naissance, la mort et l'accession du Bouddha Gautama. C'est donc un grand rassemblement, me retrouvant entouré d'une foule importante, me disant que jamais je ne l'ai été de la sorte durant tout mon périple. Une procession a lieu depuis Mendut jusqu'au temple de Borobudur, où là a lieu des chants ou encore l'écoute de personnes ou de moines prenant la parole. Cette cérémonie se termine à la tombée de la nuit.
Ce site ne m'a pas impressionné outre mesure, je reprends donc la route le lendemain pour rouler vers l'est et Bali. A ce jour, ma route est d'aller côtoyer le volcan Mérapi, allant la chercher à Blaback, m'attendant à un parcours d'altitude et un point haut à passer à Ketep. J'y arrive le maillot inondé, ne me retrouvant pas à l'aise avec l'air frais. Mais de ce trajet je n'y vois rien, le temps est nuageux et bien gris. La suite est une succession de montées et de descentes, venant à craindre la pluie. A Jrakah, je trouve un gars et sa camionnette venant à m'emmener un peu plus loin, le temps venant alors à s'éclaircir. Il me reste plus qu'à descendre vers Boyolali, continuant ma route vers Surakarta, décidé à passer cette grosse ville avant la nuit, m'arrêtant derrière à Karanganyar. J'y trouve misère à loger, dans un endroit sale, et sans clé sur la porte, ressortant dîner avec mes sacs sur mon vélo, encore jamais vu. Je poursuis ma route toujours au travers des volcans, hier entre le Mérapi et le Merbabu, et aujourd'hui entre le Lawu et le Kukusan. C'est une route pas plus facile, les difficultés démarrant dans la montée vers Tawangmangu, 15 kms m'y séparant. Malgré tout j'y parviens sur mon vélo, mais sans pour autant être en haut. J'y fais ravitaillement avec 2 rations de soupe de riz et 2 grands cafés avant de poursuivre. Mais la suite va passer horrible, repartant en marchant, et cela sur 10 kms qui vont me prendre 3 heures, devant sans cesse reprendre souffle et trouver des murs devant moi, une route comme jamais vu. Je souffre, et le point haut ne parvenant pas, les nuages me tombant dessus, me posant la question si je ne vais pas devoir monter d'abord mes sacs puis revenir chercher mon vélo. Heureusement, à mon signe un gars s'arrête et me prend avec lui, me conduisant au sommet, c'est une vraie délivrance qui m'arrive. Là-haut je suis dans l'humidité des nuages et le frais, trouvant au départ une descente aussi raide que la montée, devant marcher, évitant ainsi de prendre de la vitesse et de me retrouver en danger pour m'arrêter. A Sarangan, je peux prendre repos et repas, j'en ai bien besoin. Du reste de l'étape, je n'ai plus qu'à laisser descendre vers Magetan, découvrant de superbes panoramas et un soleil radieux. De ces 2 journées, j'en ai trop souffert, décidant de poursuivre par la plaine, m'attendant à des conditions pas meilleures. Et en effet, c'est pour me retrouver sur des routes avec un trafic dense, le bruit, la pollution, l'insécurité, de mauvais revêtements, le chaud et le vent. Des routes qui vont me lasser, m'amenant stress et colère vis-à-vis de certains conducteurs, les bus en particulier qui en doublant face à moi m'obligent à quitter la route pour ne pas me faire éjecter. A Jombang je prends un jour de repos bien mérité et nécessaire. L'étape d'après, je laisse de côté Surabaya pour continuer vers Bali. Mais entre temps je fais la montée vers le Bromo. Mon point de départ est Tongas, m'inquiétant pour ce qui m'attend. Mais se trouvant là un poste de police, je parviens à y déposer 2 sacs qui vont m'alléger et que je prendrai au retour. Je pars donc pour cette montée, qui va m'emmener aux alentours des 2000 mètres. Le début s'avère facile avec 2 sacs en moins, mais après 15 kms je me retrouve à marcher, alors que je suis encore loin de Cemoro Lawang. Avec cela le chaud me pèse, et l'inquiétude d'y parvenir aussi. Je me pose alors sur le bord de la chaussée, parvenant à stopper une voiture, mais qui me demande un prix ahurissant, et la laissant repartir. C'est un gars à moto qui s'arrête me voir, me demandant ce que je fais là, lui expliquant mon souci. Il me dit que je suis tout proche de Sukapura, que là je pourrais attraper un bus. Ma confiance revient, reprenant mon vélo en main pour le faire grimper 1 km de plus, voyant passer un bus aussitôt mon arrivée et partant avec lui. Des 17 kms restant, je vais pouvoir me rendre compte qu'il aurait été impossible d'y parvenir en poussant mon vélo. Le parcours est abrupt et les vallées profondes, pourtant les gens de la région occupent ces pentes à cultiver des légumes avec des choux et des oignons. Le bus me laisse au plus haut, sur les bords du Bromo, trouvant hôtel pour la nuit. Auparavant je peux passer un moment assis devant lui à le contempler, profitant du lieu et du silence qui y règne. La fraîcheur est aussi là, devant mettre les chaussettes, le bonnet et la veste polaire, mais appréciant que le chaud ait disparu.
Au matin suivant, le 27 mai, je m'apprête à vivre quelque chose de grandiose. A 3 heures du matin mon réveil m'appelle à me lever et aller voir le Bromo. La nuit est claire, étoilée, silencieuse, me couvrant en conséquence pour aller à sa rencontre. Par un clair de lune, mon chemin apparaît, n'ayant plus qu'à le suivre pour monter sur les contreforts du Penanjakan qui est le plus haut des sommets, dominant les volcans. Je m'en vais seul, passant les maisons endormies du village et les champs de légumes. Je croise aussi quelques cavaliers, me demandant où peuvent-ils bien aller à cette heure. Puis où le sentier devient difficile à trouver, une lampe se promène, tout comme moi un gars cherche la montée. Ensemble on s'active à trouver le passage pour ne pas être en retard au rendez-vous. On parvient à des marches qui vont rapidement nous mener à un point d'observation. A 4 heures nous y sommes, trouvant déjà un superbe spectacle. Sur cette cuvette d'où jaillissent les volcans, les nuages forment un couvert blanc, avec le Bromo fumant sans cesse, le Batok en statique formant un véritable cône, et plus loin en arrière comme dominant tout cela, le Semeru, crachant quant à lui à intervalles réguliers. La nuit toujours là malgré l'éclat de la lune, il reste plus qu'à patienter et attendre le lever du soleil. Dans la fraîcheur et la pénombre, nous sommes déjà ébahis et en admiration de cette fascinante nature. A 5 heures, le soleil trace une ligne rouge à l'horizon, il se prépare à apparaître, le ciel commence à s'éclaircir et les volcans à se distinguer. Le spectacle devient incroyable, merveilleux, somptueux. Un appareil photo sur mon trépied et l'autre en main, je peux me lancer dans les prises de vues. Puis le soleil apparu, les couleurs sont encore plus incroyables, les volcans allant du brun au gris, et les fumées tendant sur le rosé. Mon admiration est à son comble, me disant la chance que j'ai d'être là, profitant de cette délicieuse nature pendant près de 3 heures. Les yeux remplis, nous la laissons à elle-même, redescendant vers le village. Là je ferme mes sacs et avec mon vélo fais retour à Tongas puis filant vers Probolinggo. Je compte à présent 2 jours pour parvenir à l'extrémité de Java, mais qui vont être horrible tant je retombe dans une circulation effrénée, n'ayant qu'une envie, d'en voir la fin, mais à quand !
En gagnant Ketapang, je peux prendre le ferry qui traverse vers Bali et Gilimanuk, passant mon premier soir dans une famille, avec Lilik, son mari et son petit garçon. De là je prends la route vers Denpasar, prévoyant m'y rendre en une étape. Mais voilà, je me retrouve dans les même conditions qu'à Java, une circulation qui continue à me peser, et avec cela une route faite que de bosses. Si bien qu'à midi je n'ai pas moitié du parcours de couvert. Pourtant je garde objectif de rallier la capitale. Après un déjeuner je remonte sur mon vélo, mais pour un trajet qui va passer encore plus laborieux et difficile. La route que je mène me fait pourtant découvrir la côte et l'océan avec de furieuses vagues. En gagnant Tabanan, je dois mettre fin à cette étape, je n'en peux plus, épuisé et rendu à bout par ces conditions de voyage. Je gagne alors Denpasar le jour suivant, me restant alors que 20 kms. Ici je vais y rester quelques jours pour du repos, devant aussi prévoir un vol pour l'Australie.