Malaisie


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Ma route : Malacca, Muar, Batu Pahat, Ayer Itam, Kulai, Senai, vol vers Bornéo, Kuching, du 17 au 19-04-2008, Serian, Betong, Saratok, Sarikei, Bintangor, Sibu, Kapit, Belaga, Niah, Bekenu, Miri, du 26-04 au 03-05-2008.


Je quitte Malacca avec une nouvelle idée d'itinéraire, descendre vers le sud de la péninsule et faire un vol vers Bornéo.
Avant de sortir de la ville, je passe au même restaurant que les autres matins, puis je prends la route vers Batu Pahat, ce qui m'emmènera à mi-chemin de Johor Bahru où je dois prendre mon avion. Je gagne rapidement cet axe, mais pour me retrouver sur une 2x2 voies, ce que je n'aime guère, côtoyant alors un trafic important, bruyant, où le plaisir de rouler n'est pas des plus grands. Je m'en vais au travers de plantations de palmiers à huile, une des principales ressources de la Malaisie. A ma première halte, depuis bien longtemps je n'avais pas eu à réparer mon vélo, mais un éclat de verre m'a amené une crevaison, ce qui n'est pas rare à trouver sur le bord des routes. Je continue ma progression par une route qui n'est pas attrayante, d'ailleurs en 2 jours je ne fais pas une photo, simplement rouler pour avancer, pour arriver à cet aéroport et prendre mon avion. Au premier soir, il est temps que je gagne Batu Pahat, mes jambes me laissant de petites douleurs.
Le second jour, je n'ai pas à me presser à partir, ce soir j'ai prévu rester dormir à l'aéroport pour être à l'enregistrement tôt le lendemain matin. En juste 1 heure 30, je suis à Ayer Itam, faisant une première pause dans une échoppe chinoise. Je continue alors ma route vers le sud, m'en allant vers l'extrémité de la péninsule, me trouvant un peu comme dans sa sortie. Mais cette route laisse si peu à voir, hormis une circulation non-stop. Mon repas pris, je suis à 70 kms de fait, me restant à gagner Kulai, puis Senai. Je progresse alors sur un rythme qui va bien avec 20 km/h, trouvant au 100ème kilomètre l'indication de l'aéroport. J'y suis à 17 heures, voyant aussitôt auprès du comptoir information pour louer un casier qui va me permettre de laisser ici une partie de mes sacs, puisque j'y ferais retour depuis Bornéo. Cela existe bien, cherchant ensuite à prendre une douche, que je peux avoir dans les toilettes à l'aide d'un jet d'eau. Me sentant mieux, je m'affaire auprès de mes sacs pour savoir ce que je prends avec moi et ce que je laisse ici. Durant ce temps, un homme d'affaire chinois vient en discussion avec moi, m'écoutant ou me questionnant, n'en revenant pas de ce que je fais ou de ce que je lui raconte. En lui demandant où je peux aller dîner, mais lui disant qu'ici c'est sans doute trop cher et au-delà de mes dépenses, il me tend une somme d'argent, me disant, "reste ici et va à ce restaurant". Puis alors il rajoute, "à ton retour appelles moi pour qu'on se revoit". Je peux alors aller prendre ce dîner offert, puis attendre que la nuit s'écoule.
Une nuit pas des plus merveilleuses, après 2 heures de sommeil sur une série de sièges, on vient me réveiller et me demander de sortir car on doit procéder à un enfumage du bâtiment. Je m'installe alors dehors, m'endormant malgré moi sur les marches d'accès. A 4 heures du matin, je peux regagner l'intérieur et les sièges, mais pour peu de temps car à 5 heures démarre l'enregistrement. Et là c'est de la folie, on veut que je dépose mon vélo sur le tapis roulant qui emmène les valises, mais c'est hors de question, devant aller vers la sécurité. Et pas plus intelligent, l'homme veut que je passe mon vélo dans le tunnel à rayons X, me disant que je peux cacher quelque chose dans le tube de selle. Je n'y crois pas, la colère me monte, me demandant alors ce que je suis venu faire ici, me voyant à devoir annuler ce départ, moi qui ai déjà en poche mon billet retour, venant juste de retirer une somme d'argent en ringitt et qui ne me servirait pas puisque ce serait pour aller rapidement vers l'Indonésie. Finalement cet homme me dit qu'il va m'ouvrir une porte pour passer mon vélo derrière, mais je reste indécis, me questionnant sur ce que va être mon arrivée à Bornéo, et puis il y aura aussi le retour à effectuer. Je me décide toutefois à partir, mais pas tranquille, voyant des risques pour mon matériel. A l'arrivée à Kuching, je me dépêche d'annoncer que j'ai un vélo avec moi, et qu'on ne me le restitue pas sur le tapis roulant des valises. On vient à me l'amener par une porte, pouvant déceler de petits dégâts occultés par le transport. Le temps de regonfler les pneus et de charger mon vélo, je mets mes premiers coups de pédales sur Bornéo, faisant une courte route vers Kuching.

C'est une ville située au bord d'un fleuve, pas attrayante plus que cela. Au deuxième soir ici, je peux retrouver un couple de Suisse, Nico et Steph, qui viennent à me faire changer mon programme. Décidé que j'étais à quitter Kuching, ils m'emmènent avec eux au parc naturel de Bako. Là bas j'y passe 4 journées, dans un lieu particulier, où seule la nature existe, la découvrant et la sillonnant à pied, prenant un plaisir à l'observer et à la regarder. C'est aussi la possibilité de rencontrer plusieurs catégories de singes dont les nasiques habitant spécifiquement Bornéo, reconnaissable à leur long nez. Mais il y a aussi les macaques à longue queue, venant attraper tout ce qu'ils peuvent sur les tables du restaurant, des animaux drôles et marrants par leurs comportements et leurs manières de réagir vis à vis de nous. Au soir venu, ce sont de somptueux couchers de soleil observés depuis la plage qui viennent clore nos journées. De retour à Kuching, je m'en vais voir une autre catégorie de singes avec des orangs-outans tenus dans un centre de réhabilitation, impressionné que je suis en me retrouvant face à un monstre d'animal de 28 ans.

Après cela Kuching se termine, prenant la route de l'est et de Kota Kinabalu, montant en 3 jours à Sibu, utilisant au premier jour le bus sur une partie de mon trajet, la route m'apparaît déjà monotone et ennuyeuse, longue, sans pause ou ravitaillement possible. Chaque jour je retrouve le même trajet et le même paysage, de longues lignes droites ou rien ne vient à perturber ou retenir mon regard, sinon rouler, bien souvent seul, les véhicules rencontrés seraient facilement comptables. Alors je poursuis ma route, juste afin de gagner une localité pour la nuit, la laissant et continuant le lendemain.
Depuis Sibu, j'apporte une variante à mon trajet en empruntant un bateau express, qui durant 2 jours va d'abord me conduire à Kapit puis à Belaga. C'est des kilomètres d'épargnés, découvrant aussi, mais d'une manière rapide le plus long fleuve de Malaisie avec le Rejang. Depuis Belaga, en voiture et par une piste de forêt, je reviens sur la route nationale, reprenant alors mon vélo pour gagner Miri.
De Miri ce sera mon entrée au Brunei, le trentième pays sur ma route.