Chine


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Ma route : Congjiang, Rongjiang, Yongle, Leishan, Kaili, Taijiang, Kaili, Machongping, Guiding, Longli, Guiyang, Qingzhen, Pingba, Anshun, Zhenning, Hangguoshu, Guanling, Hangguoshu, Lupanshi, Weining, Zhaotong, du 11 au 23-07-2006.


Le Guizhou, j'en rêvais, il m'a fait souffrir !!

Au départ de Rongjiang, la situation est de nouveau critique, la pluie ayant rendu l'état des routes délicat. A la sortie de la ville un éboulis empêche le passage, si bien qu'à l'hôtel on cherche à m'indiquer une déviation. Parti avec mon vélo, je ne parviens pas à trouver la direction, faisant alors retour au point de départ. Les gens reviennent sur leurs explications, ayant du mal à les comprendre, et la montre tournant. La solution du bus m'est à nouveau proposée, et je me rends compte que je n'ai plus le choix. Et en effet le bus s'en va par une petite route, passant en hauteur par la montagne. Le lendemain je reprends ma monture pour m'en aller vers Kaili. La route est belle et le parcours agréable mais vallonné, suivant une rivière. Je me sens heureux sur mon vélo, profitant de cette nature et de ce pays. Après 40 kilomètres, sentant un besoin, je fais une pause dans un de ces petits restaurants, faisant comme mon marché devant les corbeilles de légumes présentes, puis alors dans le réfrigérateur pour choisir la viande, et 10 minutes plus tard je peux passer à table. C'est une cuisine simple et rapide, préparée dans un large récipient, les fumées souvent piquantes qu'elles sont, extraites par un gros ventilateur protégé de toute corrosion par ces graisses agglutinées dessus. Après un repos suffisant, hé bien je reprends ma route par un parcours montant, passant un sommet. La seconde portion qui mène à Leishan demandera de gros efforts. Sur ma carte figurait un col, mais pas aussi vite, je crains alors pour la suite. Mes jambes sont en perte, ressentant quelques petites douleurs au-dessus des genoux, et devant me résigner à pousser mon engin. La route me fait monter par étages au dessus des rizières, passant quelques petits hameaux, mais le temps brumeux me prive de belles vues. Après une douzaine de kilomètres, je parviens en haut, pour ensuite descendre vers un village. Là, manger est impératif, après toute cette énergie consommée. Récupération faite, je peux repartir, mais pour rouler peu, ça part à remonter avec le col qui figurait sur ma carte. Très vite je dois reprendre à marcher, perlant de sueur, et pouvant la récupérer en étreignant mon tee-shirt, lequel me colle à la peau. J'ai les yeux fixés devant moi, attendant de voir ce qui se présente derrière chaque tournant, mais c'est la route que je vois continuer à monter sur l'autre versant, et le tracé faisant un long détour pour y parvenir. Finalement je finis par trouver espoir de déboucher, mais de courte durée, le vrai passage semble plus loin devant moi, y parvenant par une route montante et tortueuse. Je m'acharne alors à pousser, enfin c'est la descente. Leishan n'est plus qu'à 20 kilomètres ! J'y fais la rencontre de 2 jeunes qui me convient à dîner avec eux. Celui-ci finit, la soirée se poursuit dans un bar karaoké, les gens s'empressant d'aller chanter, gardant le souvenir d'une fille à la voix étonnement belle. Alors ça continue en dansant.
En continuant vers Kaili, je me demande ce que je vais trouver après l'étape passée. Finalement le fait de suivre une rivière me rassure, surtout que mes jambes n'ont pas tout leur dynamisme.

De Kaili, je souhaite poursuivre vers le nord est et Zhenyuan. Mais après 60 kilomètres je suis contraint à faire demi-tour, me retrouvant sur une route abominable, et sous une pluie d'orage, et pas un bus pour continuer. C'est ce que je suis venu à appeler une journée pour rien ! Ma direction est donc à présent Guiyang. La pluie est de retour, me préparant pourtant à partir, le parcours étant toujours difficile, ne trouvant guère de portions vouées à rouler, que de bosses !
Au 17, je peux vous annoncer une nouvelle avancée sur ma route en ayant atteint les 30.000 kms. Cela fait bien plaisir, et que de chemin parcouru. Le Guizhou est en train de me faire souffrir, mais mon physique va bien. Mon vélo également mieux, en ayant passé un après midi dessus, mais jusqu'à quand.

Le 19 juillet, une journée pas ordinaire. En partant ce matin j'étais un peu faiblard, depuis 2 jours je ne sentais plus trop mes jambes après ces journées galères et longues sur des routes de pierres, ayant attrapé une douleur à un pied, ce qui me rendait difficile de pousser mon vélo quand il le fallait. Après une étape de 40 kms hier, je ne pouvais plus, je voulais aujourd'hui rallier Guiyang à 80 kms. Le temps s'annonçait mieux mais fragile, après 2 jours de pluie des gouttes faisaient encore leur apparition. Finalement ce fut sans, avec même du soleil. A rouler, mes jambes manquaient à nouveau de puissance, par un parcours constant de dénivelés, me trouvant parfois devant un mur, mettant sitôt les pieds à terre pour pousser mon vélo et ayant à des fois bien du mal à le faire grimper. De la pure folie que ces routes du Guizhou, juste bonne à faire du mal à un cycliste. A midi j'avais 40 kms de fait, faisant pause pour mon déjeuner chez 2 jeunes faisant venir une photographe pour faire un souvenir ensemble. Je repartais avec une vraie ration de riz dans le ventre, avalant en ce moment la valeur de 3 bols et ce soir allant même à 4. Malgré cela je peinais encore mais sans lâcher, trouvant de nouveau du tonus au fur et à mesure que j'avançais. Je finissais par gagner Guiyang, cette fois plein d'énergie, comment est ce possible après une journée pareille. Mais c'est une énorme ville, la capitale du Guizhou, décidant d'avancer ma route pour demain, et de me lancer dans sa traversée. De nouveau pas facile, sans indication routière, dans un trafic infernal, la pollution, des autoroutes et de gros échangeurs. Je piétinais en demandant sans cesse ma route, me faisant guider à un moment par un gars à vélo et finalement finissant par me retrouver dessus. En progressant, je demandais information à un policier, qui alors s'est mis en escorte de moi avec sa voiture, et me trouvant à loger. Ce gars m'aidait même à m'installer. En me quittant, je ne pouvais que le saluer et le remercier. Et tout cela m'a amené à 18 heures passée, fier de ce que je venais de faire ! A presque les 100 kms.
Demain je poursuis direction Anshun.

D'ici quelques jours, il va falloir me trouver sur une grosse ville pour renouveler mon visa. De Anshun, je vise alors de remonter vers Lupanshui puis Zhaotong. Mais la route que je cherche ne m'apparaît pas, poursuivant alors vers les chutes d'eau de Hangguoshu. C'est un site superbe dans une nature luxuriante, mais que de visiteurs ! De là je continue vers Guanling dans l'optique d'avoir un bus. Au cours de mon dîner, je prends information auprès des gens, pour apprendre que d'ici on ne peut rejoindre Lupanshui, mais qu'il faut retourner sur Anshun. Je me rends compte que je suis venu là pour rien. Finalement, le lendemain on me laisse à la sortie de Hangguoshu à proximité de l'autoroute. C'est une longue attente qui m'attend, mon vélo étant souci pour être embarqué. C'est une dame qui va me venir en aide, et après 4 heures sur le bord de la route, elle me permet de rallier Lupanshui.

Depuis le 23 juillet, ma route a à nouveau avancée en étant arrivé à Zhaotong. J'ai pour avoir fait aussi vite utilisé le bus sur 250 kms, mais sans regret vu le profil de la route, je me demande si je serais passé à vélo ou alors pour finir totalement épuisé. Et puis il me fallait rejoindre une ville pour refaire mon visa qui expirait 2 jours plus tard. C'est ce que j'ai fait le lendemain, ayant donc un mois de plus. Je suis arrivé ici après une longue étape de 120 kms, approchant cette fois les 8 heures de vélo, mais qui représente pour la journée 10 heures de voyage, c'est mon maximum. Une fois de plus à l'arrivée, je me sentais encore des forces en moi. Pourtant en partant au matin, je redoutais par la longueur, mais aussi craignant pour le profil. Mais je partais avec la conviction d'aller au bout. Je faisais un premier stop ravitaillement après 50 kms, cela à l'approche de midi. Je repartais dans l'optique d'en faire 40, mais devant aller à 50 pour à nouveau trouver à manger, ce qui tombait bien avec l'orage qui se faisait sentir. Je savais alors que mon étape était gagnée, m'en restant que 20. Zhaotong était mon second passage, ayant ici un ami chinois. Je retrouvais la boutique de sa mère, toujours aussi souriante et joyeuse de me revoir. Mais son gars n'était pas là. Je lui demandais alors où aller loger, n'ayant rien trouvé après un premier tour en ville. Elle a alors appelé son mari, qui est arrivé avec un copain, partant tous les 3 pour trouver quelque chose. Cela c'est fait rapidement, 19 heures approchant. Le père du copain me poussait à faire vite, me faisant comprendre qu'on allait dîner ensemble. Mais je voulais ma douche, lui me disant qu'il ne pouvait attendre. En redescendant je ne le voyais plus, mais il n'était pas loin, de reste là à m'attendre. Sitôt nous partions en taxi, et arrivé au restaurant, quelle surprise je n'ai pas eu. On me fit entrer dans une salle déjà pleine de monde, à croire que j'étais le dernier à venir, et que l'on m'attendait. La table était déjà garnit de plats, et pourtant on continuait d'en amener, ne sachant plus où les poser. La soirée fut superbe et le dîner succulent, jouant avec les enfants qui étaient là, et photographiant l'évènement. Une fois de plus je n'en revenais pas. Ils sont même venus à faire venir une fille qui parlait anglais pour dialoguer avec moi. J'étais passé le sujet de discussion, me donnant un nom chinois , signifiant, "un cheval qui peut courir vite et loin, pouvant couvrir des milles kilomètres par jour".