Chine-Vietnam


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Ma route : Kunming, Shilin, Luliang, Shizong, Luoping, Xingyi, Anlong, Tianlin, Bose, Tiandong, Pingguo, Long'an, Chongzuo, Longzhou, Pingxiang, frontière Vietnam, Lang Son, Bac Giang, Bac Ninh, Hanoï, du 19-04 au 8-05-2006.


Kunming est venu à me retenir trop longtemps pour cause de visa, la ville n'a aucun attrait et ennuyeuse. Je cherche donc à patienter en faisant de petites virées à vélo. Après 5 jours ici, je souffle en reprenant la route, surtout que c'est pour retrouver mes parents. Quitter la ville reste galère, les seules indications sont pour des autoroutes que je suis interdit de prendre. Mes sollicitations auprès des gens s'avèrent laborieuses, me faisant tourner en rond et sans trouver la direction voulue. Il faut qu'un homme stoppe une moto, pour que son chauffeur me serve de guide, me conduisant sur la route à prendre. Dans la journée, à ma surprise je rallie Shilin, un itinéraire pour lequel je prévoyais 2 jours. Je suis ici pour la découverte de la forêt de pierres. La rencontre de Jean et Patricia, me laisse savoir que ce n'est pas donné, mais que ça vaut le coup. On verra demain !
Au matin, j'ai mauvaise surprise en me demandant de quitter l'hôtel, une grue arrive pour mettre les murs à terre. Sans affolement je me dis qu'il va être facile de rester ailleurs, car j'ai prévu ma journée à la visite du site. Il va en être autrement, me faisant rejeter ou alors m'extorquant plus que je voudrais de yuans. De plus je suis sans avoir pris mon petit déjeuner. Tout cela finit par m'agacer, me disant que j'ai bien d'autres découvertes à venir. Après avoir avaler quelque chose, je monte sur mon vélo et laisse ce tourisme imposé derrière moi.

Ma route continue direction le Vietnam, en me fixant un passage au nord est de Hanoï. Je m'en vais par un beau temps, grand ciel bleu et le soleil pointant à l'est. Je me retrouve à rouler sur un axe neuf, devenant merveilleux, parmi un paysage qui donne un semblant de Madagascar avec cette terre rouge. La région est agricole avec du colza et du blé. Ce qui me surprend c'est qu'on soit déjà à les couper. C'est un travail manuel, pour ensuite en faire des gerbes, chargées sur des charrettes ou de petits camions. Le relief n'est que vallons, pour trouver quand ce n'est pas les cultures, des bois de sapins. C'est un bonheur d'être parmi cette nature !

Du Yunnan, je fais un court passage au Guizhou, m'emmenant vers Xingyi. Tout proche, de superbes gorges se trouvent sur la route de Ding Xiao. De là j'arrive sur Anlong. Me reste plus que la traversée d'une province, le Guangxi et alors je serais à la frontière du Vietnam. Le temps est passé incertain avec la pluie de la nuit, en partant je pressens un parcours pas facile. Sitôt les premiers kilomètres, en effet la route part à monter, mais ça ne va pas durer, me retrouvant sur un axe roulant, passant en corniche et surplombant la vallée, le spectacle est superbe ! Puis c'est une longue descente en lacets dans laquelle je me retrouve, pouvant laisser liberté à mon vélo, et cela sur 30 kilomètres. Pour cette étape, je me fixe de rallier Juizhou, mais le parcours va repasser ardu, régulièrement en ascension et sous le chaud. En route, la croisée d'un autre cycliste me fait faire demi-tour pour aller le saluer, il s'agit d'un Chinois qui s'en va vers le Tibet. Dans ma poursuite, un violent orage me bloque sur le bord de la route, à l'accalmie venue, je fais retour vers une maison que j'ai à portée de vue. L'homme m'ouvre sa porte et me demande de me réfugier chez lui. C'est une vraie douche que j'ai pris, interrogeant mon hôte pour une éventuelle nuit. Aussitôt il me conduit dans le grenier, me faisant comprendre que je peux rester là en me montrant un lit. Puis lui demandant pour un repas, l'homme se met en cuisine, et le moment venu me convia à m'asseoir à sa table, accompagnés que nous sommes de sa femme. C'est une nouvelle fois particulier d'être là, seul avec ce couple et leur enfant, des gens vivant de la terre, sans doute très pauvrement, avec seul bien apparent une télévision. Et malgré cela ces gens m'offrent l'hospitalité sous leur toit. Le lendemain, je gagne Tianlin après une semaine de vélo depuis Kunming. Je prends repos d'une journée avant de continuer vers Bose et Pingxiang. La route reste assez facile, venant à laisser de côté Nanning. Je m'en vais alors au travers de la campagne, pour le plus souvent être seul sur la route, traversant une région de pics karstiques, et suivant la rivière Zuo. A mes haltes, les gens apparaissent surpris de rencontrer un étranger, se demandant ce que je viens faire par ici. En rentrant dans un marché, je crée fureur et attroupement autour de moi, mais ô combien curieux et passionnant, des gens pour qui le temps ne compte pas, prenant plaisir à rester un moment avec eux. La végétation est extrêmement dense, pouvant se croire en région tropicale, avec pour cultures de la canne à sucre et des bananiers.

Pingxiang figure donc mon dernier arrêt en Chine, où je peux faire la rencontre et passer mon temps avec une jeune fille, Lancong ainsi que son copain. Cela restera un superbe moment, des jeunes qui deviennent rapidement de nouveaux amis, et demandant à me revoir.

Après un jour d'attente, je peux quitter la Chine pour le Vietnam. Contrairement à ce qu'on m'avait dit, les formalités sont toutes simples et on ne se soucie pas de mon vélo. Je fais à présent route vers Lang Son, où il me faut trouver des dongs. Mais j'arrive là un samedi midi, les banques devenant introuvables ou alors fermées. C'est à l'aperçu de 3 jeunes femmes qu'une solution va apparaître, leur laissant une somme en yuans, après quelques instants, 2 d'entre elles réapparaissent avec des dongs.
Le jour suivant, je fais une longue étape m'amenant à 50 kilomètres de Hanoï, et pour la gagner le lendemain. Voilà j'y suis, me reste à patienter 2 jours pour retrouver mes parents. Le 11 mai, c'est les retrouvailles après une séparation de 20 mois. Nos premiers jours, nous les passons à Hanoï, faisant une coupure en allant visiter la baie d'Halong. Mais de retour, il nous faut trouver une autre destination. Hanoï est devenu une ville trépidante, avec un nombre impressionnant de cyclomoteurs, amenant bruit et pollution. On s'en va donc vers le nord et Sapa, un lieu qui m'était jusqu'à présent inconnu. Là bas, c'est l'air pur et le calme que l'on retrouve, même si cet endroit en devenu touristique. On en profite pendant une semaine, allant régulièrement parcourir la bourgade à pied, et côtoyer les ethnies de la région. Une virée en jeep nous emmène vers des villages et des panoramas de rizières absolument superbes, et impressionnants. Un travail remarquable y est fait, dans des conditions pas faciles, et avec un équipement rudimentaire. Derrière tout cela vient le jour de rentrer vers Hanoï, notre séjour ensemble approche à sa fin !

Mes parents faisant retour en France, de mon côté je me replonge dans mon aventure, me préparant pour un nouveau départ, pour faire retour vers la Chine, puis poursuivre vers l'hémisphère sud et l'Australie.