Chine


Imprimer - English translation

Ma route : Shanghai, Qingpu, Zhujiajiao, Tongli, Wujiang, Nanxun, Jongxiang, Hangzhou, Tonglu, Chun'an, Shexian, Huangshan, Yixian, Qimen, Jingdezhen, Juijiang, Ruichang, Yangxin, Ezhou, Wuhan, du 4 au 24-02-2006.


Voilà je redémarre de Shanghai après un séjour superbe, et un vélo remis à neuf. Ma direction est d'aller vers l'ouest pour descendre les 3 gorges, puis possible jusqu'à Chengdu, pour ensuite faire route vers le sud et le Yunnan. C'est la région que j'attends en Chine.
Quitter mes amis Kessaria n'est donc pas facile, mais reprendre la route me fait pourtant plaisir, du nouveau m'attend. En 2 jours je vais rejoindre Tongli, un lieu que l'on m'a recommandé. Sitôt arrivé, une superbe rencontre va avoir lieu. Assis à prendre mon déjeuner, un homme vient s'asseoir à la table voisine, et me lâche quelques mots de français. Je lui montre mon article de presse de Shanghai, l'amenant à se passionner pour moi. Il me dit alors "cadeau" et me fait patienter, revenant avec 2 impressions de calligraphie de sa main. Désireux d'avoir mon article, je ne peux que lui en offrir un exemplaire. Un nouvel ami est né, un homme au grand coeur. Il se charge de me trouver un logement, racontant à tous les gens que l'on croise d'où je viens. En soirée, il me retrouve, me présentant à des gens d'un journal local. On m'invite à dîner ou plutôt à un festin le temps que je leur raconte mon histoire. Le lendemain matin, c'est mon ami Zou Jun Yuan qui me réveille, venant me chercher pour aller manger. Il prend un grand soin de moi, me versant une partie de sa ration dans la mienne, pour ensuite faire le grand tour de Tongli, sans doute comme peu de gens peuvent le faire. Il me fait visiter son atelier, me remettant à nouveau des calligraphies. Me demandant mon année de naissance, il me fait choisir un animal, le dragon pour le graver de mon nom, porté également en chinois. C'est alors pour lui le temps de se mettre au travail, il me donne rendez-vous à ce soir. Quelle surprise j'ai en le voyant revenir avec le petit dragon et un encrier. Alors on s'en va dîner tous les 2, pour un nouveau plaisir, Zou Jun Yuan me refusant de payer quoi que ce soit, quelqu'un d'une grande générosité. Au deuxième jour je quitte cette bourgade, Zou Jun Yuan est forcément là, apparaissant avec un écrit en main annonçant ce que je fais et qu'il veut fixer sur mon vélo. L'idée alors lui vient de l'écrire directement sur mon coupe-vent que je porte, cela m'amuse trop et le lui remets sans hésiter. Il fait retour à son atelier pendant que je vais avaler mes nouilles. L'instant n'est pas long avant qu'il revienne en ayant calligraphié mon vêtement. C'est un nouveau souvenir, et quel souvenir! Avant que je parte, Zou Jun Yuan veille à trouver le journal pour que j'ai l'article, mais celui-ci n'est pas sorti, il me fait comprendre qu'il me le postera.

Ma route continue pour me rapprocher du lac Taihu et poursuivre vers Wuzhen pour rester un jour dans cette cité au bord des canaux et parcourir ses quartiers aux maisons de bois, découvrir de petits artisanats et la vie d'ici. J'arrive ensuite sur Hangzhou, une ville au plaisir apparent mais auquel je vais m'y refuser par une présence policière qui me refuse tout accès avec mon vélo, allant pourtant à leur dire à quel point est leur bêtise. La suite de ma route va se passer dans le froid et face au vent, roulant de nouveau sur un axe important et vallonné. Je continue de descendre avant de bifurquer vers Chun'an, traversant une nature que l'on est en train de détruire pour construire une fois de plus une autoroute, à quand stoppera t-on la folie et que l'homme prendra conscience de ce qui l'entoure. J'arrive sur un immense réservoir, le Xi'nanjiang que j'espère pouvoir traverser mais l'incertitude est présente. Dès mon arrivée je cherche à prendre les informations pour, rentrant dans un magasin. Les gens se mettent au téléphone, puis me font patienter, le doute m'apparaît présent. Un homme finit par arriver, et l'on me rassure qu'il y a bien un bateau demain matin, l'homme me montrant où acheter mon billet et où le prendre. Il n'y a plus qu'à patienter. C'est un lever tôt que je fais pour embarquer, seul parmi de nombreux Chinois, sur un ferry presque de fortune, sans gilets de sauvetage apparents. Pourtant c'est pour une traversée de plus de 5 heures, avec des escales pour prendre ou déposer des gens. Cette étendue d'eau est énorme, parsemée de nombreux îlots. Je descends au dernier stop, pour reprendre mon vélo et rallier Shexian.

Je suis alors arrivé dans la région du fameux Huangshan, la montagne Huang réputée en Chine. Mais voyant la saison et le temps que j'ai, je me dis que c'est peine perdue d'y aller. Je choisis donc d'aller vers Yixian, un autre lieu que l'on m'a conseillé. La journée venait d'être belle et agréable en ayant pu rouler en cuissard et chemise, mais n'allait pas durer au moment de trouver à loger. Pourtant un jeune Chinois très dévoué allait faire son possible, mais à chaque fois on me refusait. Il finit par me faire comprendre que je devais me présenter au poste de police pour arranger l'affaire. En leur montrant mon passeport et mon visa, un mécontentement se faisait sentir. Ils voulaient autre chose que je n'avais pas, un permis de séjour. Je n'avais plus le choix, je devais rester là pour la nuit. Je fis donc établir un permis qu'on me remit sur-le-champ. A présent c'était clair que je pouvais aller loger à Yixian, ce que me démentit le jeune Chinois d'après mon permis. J'étais mécontent et faisais retour au poste, tombant sur un policier borné qui me pria d'aller dormir à 11 kilomètres plus loin. Nouvelle furie que de devoir reprendre mon vélo après 2 heures de délibéré, et à la nuit. J'arrive sur Hong Cun, un village où le tourisme prend place, et où la pluie va me retenir 2 jours. La suite, c'est la traversée d'une région à nouveau vallonnée, où il est difficile de trouver arrêt. Cela va m'amener à Jingdezhen. Il va en être de même en allant sur Juijiang, mais ayant cette fois de petits villages, et par une route indigne, alors qu'à côté en parallèle, on a sûrement pas regardé au coût pour l'autoroute. La vie des voitures semble primordiale par rapport à celles des gens et des villages. De Juijiang, Wuhan n'est plus loin, je me dis 3 ou 4 étapes, mais couvrant la première au-delà de ce que j'espérais, 3 vont suffire. A Wuhan, je suis accueilli par une jeune Chinoise, Handong, l'amie de Caoyinglan rencontrée dans le nord ouest. Cela me vaut de me retrouver le soir de mon arrivée à prendre mon dîner au réfectoire de l'université où elles étudient toutes les 2. La saison est toujours froide, mais ma route doit se poursuivre, pour aller remonter le Yang Tse Kiang au travers des 3 gorges.