Pologne-Slovaquie-Hongrie-Roumanie-Bulgarie-Turquie


Imprimer - English translation

Ma route : frontière Polonaise, Suwalki, Gizycko, Mikolajki, Pisz, Lomza, Brok, Gora Kalwaria, Kozienice, Kazimierz, Annopol, Sandomierz, Mielec, Krosno, Barvinek, frontière Slovaque, Stropkov, Moravany, Trebisov, frontière Hongroise, Sarospatak, Tokaj, Hajduboszormény, Debrecen , Tiszafured, Kisujszallas, Békés, Kaszaper, Battonya, frontière Roumaine, Arad, train de Bucarest, Draganesti, Giurgiu, frontière Bulgare, Ruse, Varna, Nesebar, Burgas , Malko Tornavo, frontière Turque, Kirklareli, Saray, Yassioren, Istanbul, du 7-08 au 17-09-2004.


Depuis quelques jours j'ai passé les 6 mois de voyage, ça parait déjà impressionnant, ce temps prenant un aspect beaucoup plus grand lorsqu'on vit sans aucun repère. Après avoir traversé les pays de l'Europe du Nord, Scandinaves, Baltes, et de l'Europe de l'Est, je suis arrivé à Istanbul.

Après des débuts difficiles en France, avec une météo froide dans sa partie nord, j'ai pu repartir suite à une halte à Rue chez Gabriel et Michelle Carpentier, où j'ai été reçu formidablement, étant intégré tout de suite à la famille. Les rencontres de ce type restent innombrables, extrêmement chaleureuses et sympathiques, m'apportant à chaque fois bonheur, plaisir, partage de leur vie, mais aussi soutien, lequel apparaissant aussi sur les routes, me valant admiration par les kilomètres parcourus et les pays traversés. Parfois on venait à m'épargner le camping en me logeant, les gens allant même à me laisser leur lit pour se retrouver à dormir au sol. Souvent on s'empressait de m'offrir un repas pour commencer.

Je suis donc reparti de Rue début avril pour m'en aller vers la Scandinavie et y faire une longue boucle de 6300 kms, mais avec des découvertes superbes m'amenant à l'extase, l'admiration, la contemplation, l'immense bonheur de rouler et de voyager. Dans mon journal de route, je qualifie mes découvertes de la nature au 29/05 comme journée d'exception ou encore au 2/06 comme la journée de l'extrême, d'une exceptionnelle beauté. Mon souci était le niveau de vie m'amenant à camper souvent en sauvage et à me nourrir au plus simple, restant répétitif, la chose se compliquant par une grève de routiers pendant 5 semaines et les magasins venant à se vider.

A côté de tout cela, il a fallu trouver force, persévérance et soutien pour cette traversée, et arriver au cap Nord, qui ne se gagne pas si facilement que cela. Je me suis parfois interrogé pour poursuivre dans cette direction et aller vers des pays plus chauds, mais il y avait un objectif avec le cap et aujourd'hui figure la grande satisfaction d'y être parvenu.

Retour rapide vers Helsinki, en partie en compagnie d'un Allemand, Ulf. De là, après hésitation et conseils reçus, j'ai laissé tomber la Russie pour les pays Baltes. Désormais, il y avait un nouvel objectif, atteindre Istanbul pour retrouver mes parents. C'est un changement fréquent de pays, seule la Pologne me prenant 12 jours. Quant aux autres, c'est moins de 10 jours. Cela amène l'apparition des contrôles douaniers mais d'une grande simplicité, et à chaque fois une nouvelle monnaie, et un niveau de vie très abordable. Le plaisir des paysages a disparu, devant se pousser à rouler pour aller voir plus loin, venant ainsi à allonger les distances journalières et à couvrir régulièrement des 80 à 100 kms, voire plus. Heureusement les rencontres restent présentes et formidables, amenées par le vélo ou le besoin de camper. Mais c'est parfois se retrouver à rouler dans des conditions difficiles, avec une circulation importante comme en Pologne, la pollution dégagée par ces véhicules qui ne prennent pas garde au cycliste que je suis, me frôlant, risquant de m'accrocher, me déséquilibrer, et puis avec des chaussées défoncées, faites d'ornières laissées par les poids lourds, me contraignant à rouler dedans et rendant impossible toute sortie. C'est aussi rouler par temps chaud, mais ô combien plus agréable que les débuts, pour conserver au niveau vestimentaire tee-shirt, cuissard et sandales.

Les pays Baltes traversés, je me suis lancé au travers de la Pologne en laissant de côté Varsovie et Cracovie. Après avoir découvert la Mazurie et ses lacs, j'ai fait route vers le sud parcourant principalement des régions agricoles. Ce pays m'a vu connaître les premiers soucis avec le vélo en devant changer la roue arrière. Là encore, je me trouvais chez des gens exceptionnels, solutionnant mon dépannage le 15 août. Le jour suivant, rencontre avec Andnej, un jeune handicapé mais parlant parfaitement l'anglais, chose rare dans ces pays, limitant la conversation mais pas le partage.

La Slovaquie est marquée par mon passage chez Viliam, un ancien de 72 ans.

En Hongrie, je roule à nouveau parmi des immensités agricoles, maïs et tournesols. Après hésitation et donc nuit en camping, je reprends à solliciter les gens et vis des moments formidables, tels avec Peter et sa mère, Janus et Elisabeth, Janus et Anna. A chaque fois ces gens venaient à me loger, cherchaient à me connaître, partageant repas avec eux et leur milieu de vie.

Concernant la Roumanie, je ne savais trop quoi penser, car depuis la Pologne je recevais des alertes et mises en garde. A cela venait s'ajouter le passage des Carpates, et que je souhaitais prendre quelques jours d'avance pour Istanbul. Je suis donc venu à traverser en partie ce pays en train de nuit, après encore une rencontre qui restera importante avec Kalman, un jeune garçon étudiant qui va me faire découvrir sa ville, qui va se démener pour moi afin de m'aider dans mon transport train.

Ma dernière traversée avant Istanbul a été la Bulgarie en rejoignant la mer Noire et découvrir une côte touristique avec ses plages, alors qu'a l'intérieur du pays je dois passer des collines couvertes de chênes, et qui me demande une dépense physique par de longues montées, traversant des villages subvenant à leurs besoins par une pauvre agriculture.

J'ai fait mon entrée en Turquie en compagnie de 2 autres cyclistes, et trouver un accueil extrêmement chaleureux par les saluts qu'on nous adressait, mais aussi par la curiosité que nous pouvions créer.

Physiquement, j'ai très vite trouvé la résistance nécessaire. Rapidement je suis venu à aller au-delà de mes prévisions qui étaient de 60 kms par jour en approchant les 100 kms. Je suis même parvenu à des séries de plus de 100 kms sur quelques jours. Mais bien sûr ces jours là, il fallait se trouver dans une superbe forme, avec un bon moral et une météo adéquate, et alors ça devenait un bonheur de rouler. Mais parfois un des éléments pouvait être défaillant et alors il fallait lutter pour avancer, quand l'envie d'arrêter ne survenait pas. Rouler par mauvaise météo, c'est dur, mais le plus difficile est lorsque aucune force physique ne semble disponible, lorsqu'il n'y a plus de jambes pour faire avancer le vélo, le découragement survenant et il faut s'accrocher à aller plus loin. Les seuls soucis apparus ont été avec mes genoux, d'abord un début de tendinite puis des douleurs à l'avant de ces derniers m'amenant à l'inquiétude. C'est après conseils reçus et quelques jours de soins que j'ai retrouvé confiance.

A présent une nouvelle route se trace, rejoindre l'Asie, et un nouvel objectif est fixé, atteindre le cap Comorin au sud de l'Inde.